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La fête des voisins

Avez-vous déjà fait connaissance avec vos nouveaux voisins? Vous savez, ceux qui sont arrivés dimanche et qui ont bloqué la moitié de la rue avec leurs camions de déménagement? Ici, rien de nouveau. Les gens de mon coin sont plutôt du type sédentaire. Leur 1er juillet, ils le consacrent à célébrer le Canada. Mon voisinage est fortement anglophone, voyez-vous. Et, fouillez-moi pourquoi, on ne m’invite jamais à la fête. Jamais.

Remarquez qu’avec le temps, mon sort s’améliore. À ma première année dans le quartier, les p’tits gars d’à côté m’avaient fait des fingers quand ils étaient passés devant chez nous en allant festoyer. Des deux solitudes, c’était clairement moi qui étais le plus seul… Ils ont quand même une bien drôle de manière de fêter le pays dans mon bout. À midi pile, un gros camion de pompiers sort toute sirène hurlante dans la rue et un groupe de joyeux turlurons (!) amorce une procession qui aboutit invariablement dans le parc municipal. Chaque fois, j’ai l’impression qu’il s’agit d’une alerte pour fuir un raid aérien. J’ai dû trop regarder de films de guerre quand j’étais petit…

Est-ce que ça me blesse d’être ainsi mis de côté? En toute honnêteté, fort peu. Les Anglos se sentent exclus de la Fête nationale du 24 juin, alors ils s’accordent un droit de revanche une semaine plus tard. C’est de bonne guerre. Le genre de guerre que j’aime. À laquelle je ne suis même pas tenu de participer et pour laquelle je ne suis même pas obligé de me battre.

Demain dans ma rue, on continuera à faire semblant de rien et on se saluera gentiment en sortant nos poubelles…

Fidèle à mon habitude, voici mon bilan de mi-parcours du Festival de Jazz. Allons-y avec…

James Taylor :  impeccable. Intime comme dans son salon. On souligne la qualité de la sono à Wilfrid-Pelletier cette année. Ainsi que sur toutes les autres scènes du festival tant qu’à y être. En salle comme dans la rue. J’ignore si c’est à cause des équipements ou des ingénieurs en fonction, mais en tout cas, ça sonne comme du miel à nos oreilles. Si vous voyez ce que je veux dire…

Le guitariste Bill Frisell : entendre des relectures instrumentales de l’œuvre de John Lennon et être ému à nouveau. Ne serait-ce que pour ça, on l’en remercie.

Rufus Wainwright sur la superbe Place des Festivals :  Montréal a de quoi être fière de son fils. Un artiste majeur.

Le trio de bassistes Stanley Clarke, Marcus Miller et Victor Wooten :  trois virtuoses qui pourraient chacun tirer la couverte de leur bord, mais qui préfèrent s’appliquer à créer une toile commune extraordinairement belle. Un concert magistral et inoubliable.

Et finalement, The Barr Brothers : pour le moment, du moins, MON spectacle du  Festival de 2012. Pour résumer ça en quelques mots – comme si c’était possible –, disons que ce fut impressionnant, renversant, stupéfiant par bouts et totalement jouissif. Tout ça dans un Métropolis respectueusement silencieux. Comme au soir du spectacle d’Esperanza Spalding, d’ailleurs. Comme quoi tout est possible quand on s’en donne la peine.

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pasnécessairement celles de Métro.

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