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La leçon de M. l’éthicien…

Ça fait une couple de jours que je ne peux m’empêcher de rigoler. Et non, ça n’a rien à voir avec le Festival Juste pour rire. Ça remonte plutôt à l’annonce de la candidature du journaliste Pierre Duchesne, qui se présentera sous la bannière péquiste dans le comté de Borduas au prochain scrutin provincial.

En fait, mon hilarité a surtout été déclenchée par la réaction de notre impeccable premier ministre provincial, un être sans tache et sans reproche s’il en est, qui voit dans cette annonce un grave manquement à l’éthique journalistique et même à l’éthique tout court. Non, mais, dites-moi, sur sa planète à celui-là, les miroirs, ils servent à quoi? Se faire accuser de manquer d’éthique par Jean Charest, c’est à peu près comme se faire traiter de gros par un éléphant qui souffre d’embonpoint.

En essayant de suivre sa logique, en présumant qu’il y en a une, ce qui préoccupe le PM dans le cas Duchesne n’est sûrement pas le fait d’avoir été journaliste avant de faire le saut en politique. Sa ministre Christine St-Pierre a fait exactement la même affaire avant de joindre les rangs de son équipe et après avoir, on le rappelle, elle aussi travaillé dans la salle des nouvelles de Radio-Canada. Une situation identique, ni plus ni moins. Donc, l’entorse grave à l’éthique dont Pierre

Duchesne est accusé serait d’avoir été péquiste AVANT de quitter sa job et de s’engager dans l’arène des candidats. J’ignorais que c’était devenu moralement inacceptable. Moi qui ai toujours cru que n’importe quel citoyen avait le droit de défendre les couleurs du parti de son choix à toutes les élections, qu’il soit avocat, plombier… ou même journaliste.

Il n’y a que les anges qui n’ont pas de sexe. Enfin, c’est ce qu’on raconte. Si c’est le cas, les journalistes, croyez-moi, sont tout sauf des anges.  Et s’il y en a un qui devrait le savoir, c’est bien l’honorable Johnny. De le voir montrer autant de mauvaise foi avec sa face de «faux fâché» est une insulte à notre intelligence. Une autre, direz-vous… Remarquez que ça n’accorde pas plus le droit à Pierre Duchesne d’essayer de nous faire croire à une implication spontanée survenue au terme d’une réflexion faite APRÈS son départ de la société d’État. Hé, come on, on s’attend à mieux de la part d’un nouveau politicien. Pas obligé de tomber tout de suite dans le moule de la vérité organisée…

Notre prochain rendez-vous électoral sera d’une importance capitale. Pouvons-nous souhaiter que, d’ici là, de part et d’autre, l’argumentaire ait monté d’un cran? On mérite ça, me semble…

C’est de Boston que j’écris cette chronique. J’arrive d’ailleurs tout juste d’une soirée de rêve au Fenway Park. Dans un beau mix de poésie et de réalité crue. Pendant que tu admires
le stade (qui célèbre son 100e anniversaire cette année), tu dois faire avec l’incessant rap des ivrognes paquetés de la rangée du fond. En deux mots, qualifions ça de pittoresque et d’authentique! Point à signaler : l’amabilité des placiers. Qui vont même jusqu’à bloquer la circulation piétonne pendant quelques secondes pour permettre aux fans de photographier l’endroit. Et qui, j’ai dû voir ça au moins une dizaine de fois pendant le match, vont même jusqu’à s’offrir pour tenir votre appareil pendant que vous vous prenez en photo avec le terrain en arrière-plan.

Je sais que c’est difficile à imaginer pour ceux qui sont plutôt habitués aux butors qui font la même job au Centre Bell, mais je vous jure que ce que je vous raconte est la vérité vraie. Peut-être qu’un jour…

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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