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Être femmes, milléniaux et s’attaquer au problème

Annie Caron et Laurence de Villers savaient qu’elles pouvaient faire une différence dans l’industrie technologique et ont donc décidé de monter, à elles-seules, un festival à Montréal. À respectivement 26 et 27 ans, l’une est développeuse web chez Shopify et l’autre développeuse mobile chez Busbud et, ensemble, elles ont décidé de s’attaquer au problème de la visibilité des femmes en informatique. Comment? Elles ont créé le Women Techmakers Montréal. Tour d’horizon.

Qu’est-ce que le Women Techmakers Montréal?
Programme créé par Google soulignant le talent des femmes en technologie, Women Techmakers Montréal a lieu une fois par an, autour de la journée de la femme du 8 mars. Il s’agit de la deuxième édition dont le thème cette année est «Telling our Story». L’objectif principal est de promouvoir les femmes talentueuses et passionnées et d’accroître la visibilité de la communauté technologique montréalaise. Laurence aimerait faire naître des vocations auprès de femmes afin qu’elles se sentent libres de se lancer en programmation.

«Cet événement est là pour montrer les modèles féminins. Plus souvent qu’autrement, on ne voit que les hommes qui ont réussi, alors qu’il y a tellement de femmes qui sont excellentes en informatique.» – Laurence de Villers co-organisatrice.

Leurs motivations à organiser cet événement se cachent derrière leurs propres expériences personnelles dans une industrie dominée par les hommes. Annie était la seule femme à être diplômée en génie logiciel à l’École de technologie supérieure (ÉTS), sur cent personnes. Laurence, quant à elle, pouvait compter une seule autre femme à sa graduation.

Cette dernière a d’abord étudié en musique pour se retrouver par hasard en informatique, où l’absence de femmes l’a troublée, ainsi que les stéréotypes dont elle a été victime. «Je me faisais parler de tous les stéréotypes liés à la culture geek et informatique parce que j’étais une fille. On n’a pas besoin d’être un geek et aimer les mangas pour programmer!»

«Je ne comprends pas pourquoi il n’y a pas plus de filles en informatique! Au Maroc, c’est 50/50. Hollywood a contribué à propager le stéréotype du geek dans son sous-sol. Apparemment, il faut être asocial pour être programmeur!» – Laurence de Villers co-organisatrice.

Le grand-frère et le père d’Annie travaillent en informatique. C’est son frère qui l’a initiée à la programmation: «à un moment dans ma vie, j’ai voulu devenir vétérinaire, ce qui semblait être la carrière dans laquelle tout le monde me voyait, mais finalement non. J’ai toujours aimé l’informatique, alors c’est ça que j’ai décidé de faire!»

La diversité au coeur des conférences
Les jeunes femmes ont reçu 130 candidatures de conférence. La diversité était au coeur de leur préoccupation pendant le processus de sélection. «Une des conférencière est non-binaire [lorsqu’une personne ne s’identifie pas à un genre. La personne peut être fluide, agenre, genderqueer, androgyne…], il y a des personnes qui ont appris à programmer à 50 ans. Il y aura une conférence sur les gens souffrant de TDAH ou du syndrome de l’imposteur, qui sont souvent présents dans le milieu informatique, autant chez les femmes que chez les hommes», explique Annie.

Elles ne souhaitaient pas que l’ensemble des conférences traitent uniquement des femmes en informatique, mais tout autant d’aspects techniques, des talents à mettre de l’avant.

«On n’a plus besoin de s’étonner qu’une femme soit capable de faire telle ou telle chose.» – Annie Caron.

Les hommes représentaient 27% de l’audience l’année dernière. «Il en faut plus! On ne veut pas parler du manque de diversité uniquement entre femmes», implore Annie. Mais ce n’est pas facile d’attirer les hommes. «Dès qu’un événement comporte le mot « women », beaucoup d’hommes pensent qu’ils ne seront pas les bienvenus», décrit Laurence. Le problème, c’est que les hommes qui se déplacent à ce genre d’événements sont déjà convaincus. «Sans trop généraliser, nous les femmes sommes moins élevées dans la valorisation de notre leadership. Souvent les gars ne réalisent même pas que les femmes et les hommes ne sont pas éduqués de la même façon», explique Laurence.

Women Techmakers Montréal
1er et 2 avril 2017
École de Technologie Supérieure

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