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L’auto électrique en mode séduction

Photo: Denis Beaumont/Métro

Cette semaine, les grands constructeurs d’autos électriques sont au Palais des congrès de Montréal dans le cadre de la Conférence EV2012VÉ. Jeudi, ils convient gratuitement le grand public à découvrir leurs nouveaux produits. En attendant, les médias étaient invités mardi à des essais routiers sur le circuit Gilles Villeneuves. États des lieux.

Un marché encore minuscule
Entre janvier et septembre, il s’est vendu un peu plus de 1 300 véhicules électriques (VÉ) au Canada, dont plus de 50 % au Québec. On est encore loin des objectifs gouvernementaux, où les VÉ devront représenter 25% des ventes d’ici 2020, mais les chiffres de 2012 auraient dépassé les prévisions gouvernementales.

C’est la Volt qui domine le marché avec 70 % des ventes, avec une technologie à mi chemin entre l’hybride et le 100% électrique. L’auto roule à l’électricité, mais le moteur à essence recharge les batteries lors des freinages et prend le relai s’il reste moins de 30 % d’autonomie, ce qui rassure les clients. Les ventes de Ford Focus électriques et Prius Plug-in hybrides sont encore confidentielles, ces deux véhicules venant seulement d’être lancés sur le marché canadien.

  • Chevrolet Volt : 927
  • Nissan Leaf : 196
  • Mitsubishi iMiev : 165
  • Ford Focus électrique: 22
  • Toyota Prius Plug-in : 21

La question de l’autonomie
Si vous avez déjà roulé de Montréal au mont Saint-Bruno en Leaf électrique, par -10oC, vous avez réalisé un des défis qui restent à surmonter pour que l’auto électrique devienne une réelle solution de rechange à l’auto à essence. Comme le chauffage et le froid grugent la moitié des 150km d’autonomie, le retour peut s’avérer périlleux si vous ne remplacez pas le chauffage par une tuque et une paire de gants.

L’essor du marché passe donc par l’amélioration des batteries et l’instauration d’un réseau de bornes publiques, comme avec les stations service, note Mathieu Rouy, porte-parole d’Hydro-Québec. Une centaine de bornes sont actuellement déployées dans des magasins, des restaurants et des stationnements de la région montréalaise grâce à Hydro-Québec. Le plein coûte 2,50$. Jeudi, le fabriquant de bornes AddEnergie annoncera la mise en place d’un réseau public de plusieurs dizaines de bornes, dans des centres commerciaux et des édifices publics. La Ville de Montréal vient aussi d’annoncer qu’elle déploierait des bornes publiques à partir de 2013.

Recharger ses batteries prend au moins quatre heures et même si ce chiffre a tendance à diminuer, «D’ici trois ans, des batteries qui prenaient quatre heures à recharger pourront l’être en dix minutes», indique M. Rouy.

Les préférées des spécialistes
D’après un sondage (non scientifique) auprès de quelques spécialistes, c’est la Volt qui est plébiscitée. La Focus électrique se distingue par la rapidité de recharge. La Leaf est jugée comme étant la plus complète, même si des faiblesses sur le plan des batteries ont forcé des rappels en Arizona, où le climat entraînait une usure prématurée.

Si vous avez un petit 120 000$, on vous suggèrerait bien la Fisker Karma, une hybride rechargeable qui peut atteindre les 190 km/h. Notre belle surprise des essais fut la Bluecar. Même si elle roule essentiellement à Paris dans un système du genre BIXI pour auto, on pourrait la voir bientôt au Québec. «On espère atteindre l’homologation d’ici six mois», lance Jean-Luc Monfort, d.-g. de Bathium Canada.

C’est cette entreprise de Boucherville qui fabrique les batteries au lithium du Bluecar qui revendique plus de 250km d’autonomie et une vitesse de 125km/h. Une technologie franco-québécoise qui s’est, en partie, construite sur la base d’un savoir-faire abandonné par Hydro-Québec.

La preuve par a + b.
Sur son blogue www.roulezlectrique.com, Sylvain Juteau démontre pourquoi l’achat d’une Chevrolet Volt est plus rentable qu’une voiture à essence équivalente, si vous roulez beaucoup. L’achat d’une Toyota Camry à 26 000$ (+tx) reviendra à 498 $ par mois (sur 60 mois). Ajoutez-y le coût de l’essence. Si vous roulez 20 000 km par an, cela représente 233 $ par mois à 1,40 $/l. Au total, votre Camry coûtera 731 $ par mois.

En comparaison, la Chevrolet Volt et sa borne de recharge coûte environ 36 000$ +tx (689 $ par mois). Elle est plus chère, mais comme les coûts en énergie sont très faibles (moins de 40$ par mois), la Volt devient plus intéressante à partir de 20 000 km. S’il faudra remplacer les batteries après un certain temps, ces frais seront amortis par le fait qu’une auto électrique nécessite généralement beaucoup moins de frais d’entretien pendant la durée de vie du véhicule.

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