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Montréal, une destination pour les foodies?

Photo: Tourisme Montréal

Il y a vingt ans, la gastronomie montréalaise se résumait à la poutine, le smoked meat et les bines. En fait, Montréal ne rimait pas exactement avec gastronomie. Mais depuis quelques années, la métropole s’est développée une réputation mondiale en la matière. La cuisine s’est raffinée, grâce à la reconnaissance de restaurents pionniers comme le Toqué! ou Le Pied de Cochon, et Montréal se classe maintenant dans des palmarès gastronomiques mondiaux.

«La scène culinaire montréalaise est en pleine ébullition, considère Julia Csergo, professeure en pratiques culturelles du tourisme et de la gastronomie à l’École des sciences de la gestion (ESG) de l’UQAM. Et c’est une effervescence fascinante, parce que c’est une ville qu’on n’attendait pas!»

Mme Csergo animera une conférence intitulée «Quels restaurants définissent la capitale gastronomique?» demain à l’UQAM, dans le cadre d’un colloque sur le restaurant dans la ville et l’attractivité touristique, qui se tient jusqu’à vendredi à l’UQAM. Il s’agit d’un colloque organisé conjointement par l’ESG, l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ) et l’Université de Ryerson de Toronto.

Alors, Montréal, une capitale gastronomique? Difficile à dire, rétorque Mme Csergo, puisque les critères ne sont certainement pas uniformes dans ce type de palmarès. Mais elle nous réserve certainement des surprises, concède-t-elle. «D’une part, il y a les clichés de ce que devrait être la tradition montréalaise, soit la poutine et le smoked meat, mais si on mène des recherches approfondies, on se rend compte qu’il y a une scène culinaire dynamique, avec une authenticité forte ancrée dans le local», explique-t-elle.

Pour Alexandra Graveline, responsable des relations publiques à Tourisme Montréal, la métropole a développé sa propre identité culinaire, qui se situe quelque part entre la gastronomie française, américaine et du terroir. «Et maintenant, c’est un des créneaux de voyage des touristes, affirme-t-elle. La gastronomie fait partie des raisons pour lesquelles ils choisissent Montréal plutôt qu’une autre destination.»

L’organisme se fie d’ailleurs beaucoup sur la gastronomie de Montréal pour attirer des touristes toute l’année, que ce soit pour des voyages d’affaires ou pour des vacances.

Julia Csergo s’intéresse beaucoup à la tradition derrière les cultures culinaires. Selon elle, beaucoup de gens croient que cette tradition n’est pas intéressante à Montréal, qu’elle est plutôt lourde et pauvre. La professeure n’est pas de cet avis: «Je pense qu’il faut redécouvrir ses traditions et en être fier, et laisser aux cuisiniers le loisir de les réinventer, ce qu’ils commencent à faire d’ailleurs», affirme-t-elle.

Il n’y a pas qu’à Montréal que la bouffe est à la mode; les foodies existent aux quatre coins de la planète et la gastronomie est de plus en plus un critère de voyage, partout. «Le défi sera de trouver comment faire ressortir Montréal et le Québec en matière de gastronomie, et de cibler le genre de clientèle qu’on veut attirer», croit Mme Csergo.

Car si beaucoup de Canadiens anglais et d’Américains viennent à Montréal pour apprécier sa gastronomie, c’est moins le cas pour les Européens, assure Mme Csergo. «Il faut dire que beaucoup de Français pensent que le meilleur endroit pour manger dans le monde, c’est la France!» lance-t-elle en riant.

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