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Un rôle accru pour les infirmières en santé mentale

Photo: Collaboration spéciale

Le réseau de la santé doit travailler à l’intégration judicieuse des nouvelles infirmières spécialisées en santé mentale, croit l’Ordre des infirmières et des infirmiers du Québec (OIIQ).

Depuis le printemps dernier, neuf infirmières nouvellement diplômées d’un programme de maîtrise spécialisé peuvent effectuer l’équivalent de diagnostics en santé mentale et des suggestions de traitement. Environ 70 autres sont présentement inscrits dans ce programme, qui est offert dans cinq universités au Québec.

L’objectif d’introduire ce nouveau type d’infirmière est d’améliorer l’accès à des soins en santé mentale et la prise en charge des patients. «Au lieu d’attendre huit mois pour voir un psychiatre, un patient peut être référé à moi par son médecin», a souligné Sandra Thibault, l’une des infirmières cliniciennes de cette cohorte.

Dans le contexte de pénuries de ressources médicales en santé mentale, Claude Leclerc, professeur en sciences infirmières à l’Université du Québec à Trois-Rivières, croit que ces infirmières sont des ressources inestimables pour faire le portrait complet des besoins des patients. «Les médecins de famille sont tellement débordés que les gens sortent souvent de leur cabinet avec seulement un papier d’arrêt de travail et de la médication», a illustré M. Leclerc.

«Un jeune homme de 24 ans m’a été référé pour des symptômes dépressifs, a raconté Mme Thibault pour expliquer son travail. Mon évaluation a mis au jour qu’il souffrait aussi de phobie sociale, et que sa dépression découlait de cette phobie. J’ai appelé son médecin pour suggérer de la psychothérapie qui cible cette phobie. Je peux aussi faire des suggestions de traitement pharmacologique.»

De tels besoins en santé mentale existent dans tous les domaines et à tous les niveaux, que ce soit pour les patients en oncologie, les adolescents des centres jeunesse ou les femmes qui ont des troubles de l’humeur périnataux. Ces infirmières sont donc appelées à travailler un peu partout dans le réseau.

Mais encore faut-il que le réseau leur accorde un rôle à leur juste valeur. «Il faut les publiciser et faire connaître leurs réussites», a commenté France Laflamme, infirmière-conseil à l’OIIQ.

«Il faut s’asseoir avec les médecins, les dentistes et les pharmaciens des hôpitaux, par exemple, pour situer leur pratique et opérationnaliser le tout», a pour sa part soulevé M. Leclerc. L’infirmier croit aussi qu’il faut remettre les pendules à l’heure, parce que plusieurs faussetés circulent au sujet de cette nouvelle réalité. «Quand on introduit un changement, les autres disciplines s’inquiètent, a-t-il souligné. Mais leur venue n’enlève des responsabilités à personne.»

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