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Le pancréas artificiel contre le diabète de type 1

MONTRÉAL – Le pancréas artificiel externe améliore les glycémies et réduit les risques d’hypoglycémie davantage que le traitement conventionnel du diabète, confirme la première étude clinique au monde à comparer trois traitements alternatifs du diabète.

Cette étude a été menée à Montréal par des chercheurs de l’IRCM et de l’Université de Montréal, dirigés par l’endocrinologue Rémi Rabasa-Lhoret.

Les résultats publiés mercredi dans la revue scientifique The Lancet Diabetes & Endocrinology pourraient avoir un impact important sur le traitement du diabète de type 1, une maladie chronique qui peut causer une perte de vision et des maladies cardiovasculaires.

Le pancréas artificiel externe est un système automatisé qui simule un pancréas normal en adaptant continuellement l’administration d’insuline selon les changements des glycémies.

Il existe deux configurations: le pancréas artificiel à simple hormone qui administre de l’insuline seulement et le pancréas artificiel à double hormone qui administre de l’insuline et du glucagon.

Alors que l’insuline abaisse la glycémie, le glucagon a l’effet contraire et augmente les taux de sucre.

«Notre étude clinique a été la première à comparer ces deux types de pancréas artificiels avec le traitement conventionnel avec la pompe à insuline», a dit le docteur Rabasa-Lhoret.

Les personnes diabétiques de type 1 doivent gérer leur glycémie avec soin afin d’atteindre les niveaux cibles et ainsi prévenir les complications sévères à long terme reliées aux taux élevés (telles que la cécité ou l’insuffisance rénale) et réduire le risque d’hypoglycémie (taux de sucre gravement bas qui peut mener à la confusion, à la désorientation et même, dans des cas graves, à la perte de conscience et au coma).

L’étude confirme que les deux configurations du pancréas artificiel sont plus efficaces à améliorer les glycémies et réduire les risques d’hypoglycémie que le traitement conventionnel par pompe. Le pancréas artificiel à double hormone offrirait également une réduction supplémentaire de l’hypoglycémie par rapport au système à simple hormone.

«Étant donné que les baisses de sucre sont encore très fréquentes pendant la nuit, la crainte d’une hypoglycémie nocturne grave est une source de stress et d’anxiété importante, en particulier pour les parents avec des jeunes enfants diabétiques. Le pancréas artificiel a la capacité d’améliorer considérablement la gestion du diabète et la qualité de vie des patients et de leurs familles», a ajouté le docteur Laurent Legault, endocrinologue pédiatrique à L’Hôpital de Montréal pour enfants et co-auteur de l’étude.

La technologie devrait être disponible sur le marché graduellement dans les cinq à sept prochaines années, avec des premières générations qui se concentreraient sur le contrôle glycémique nocturne.

L’Association canadienne du diabète estime que 285 millions de personnes à travers le monde sont atteintes de diabète, dont environ 10 pour cent de diabète de type 1. Avec 7 millions de personnes supplémentaires qui développent le diabète chaque année, ce chiffre devrait atteindre 438 millions d’ici 2030, ce qui en fait une épidémie mondiale. Aujourd’hui, plus de 9 millions de Canadiens — soit une personne sur quatre — sont atteints de diabète ou de pré-diabète.

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