Soutenez

Un projet pilote pour recycler le plastique des hôpitaux

Photo: Getty Images/iStockphoto

Tous les jours, les hôpitaux du Québec envoient des tonnes de plastique à la poubelle. Comment en organiser plutôt le recyclage? C’est ce qu’un projet pilote va bientôt évaluer.

Sacs de soluté, emballages pour divers outils, tubulures, masques à oxygène, beaucoup de plastique est utilisé dans le cadre des soins cliniques. Selon les calculs faits par Recyc-Québec en 2009, plus de 4000 tonnes par année, soit 85% de tout le plastique généré par les établissements de santé, ne sont pas recyclées.

«Il y a pourtant des quantités importantes, assez intéressantes pour les entreprises de recyclage du plastique. Encore faut-il organiser le tout», a affirmé à Métro Jérôme Ribesse, directeur général de Synergie Santé Environnement (SSE), une entreprise d’économie sociale qui aide plusieurs établissements de santé de la province à réduire leur empreinte écologique.

Pour organiser un système de récupération, il faut savoir quel type de plastique se retrouve en quelle quantité dans chaque hôpital. C’est d’abord ce à quoi va servir le projet pilote de l’entreprise, financé par Environnement Canada par l’entremise du programme Éco-Action. Dans les prochaines semaines, SSE va regarder ce qui sort des poubelles de l’Hôpital Pierre-Boucher, à Longueuil, l’un des partenaires du projet.

À partir des résultats, SSE pense pouvoir extrapoler ceux de plusieurs autres hôpitaux du Québec. Armés de ces chiffres précis, ils ont l’intention d’asseoir les responsables des hôpitaux et de l’industrie du recyclage du plastique à la même table. «Il y a une valeur financière à ce plastique», soutient M. Ribesse. Dans le cadre de cette concertation, il espère mettre en place un système de recyclage pour décembre 2015 dans trois hôpitaux partenaires, soit la Cité-de-la-santé de Laval, Pierre-Boucher et Jean-Talon à Montréal.

En entrevue avec Métro, Farid El Hadj Moussa, conseiller en environnement au CSSS du Cœur-de-l’île, qui comprend l’hôpital Jean-Talon, s’est montré très enthousiaste face au projet. «On avait besoin d’un projet comme celui-là. On espère récupérer pas mal de plastique», a-t-il dit.

Une entreprise de recyclage de plastique de Montréal, qui a préféré ne pas être nommée, a confirmé à Métro que le plastique des hôpitaux intéressait les recycleurs, bien que les initiatives en ce sens soient pour l’instant tombées à l’eau. «Le projet est super intéressant», a admis un haut responsable de l’entreprise.

La mise en place d’un tel système n’est toutefois pas si simple. «Le plastique a principalement une valeur lorsqu’il est trié à la source, dans ce cas-ci dans les hôpitaux», a expliqué le même responsable. Pour que cela vaille la peine pour les recycleurs, il faut aussi qu’ils puissent se déplacer pour venir chercher une grande quantité à la fois. Or, les hôpitaux n’ont pas nécessairement l’espace nécessaire pour stocker ce plastique, et il est plus facile pour eux de tout jeter.

L’arrivée des nouveaux méga-hôpitaux à Montréal pourrait à cet égard être une opportunité pour les recycleurs. Par exemple, le nouveau site Glen du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) disposera d’une grande salle entière pour l’entreposage et la gestion des déchets et des matières recyclables. «On pourrait par exemple y accumuler des ballots de plastique après en avoir fait le tri dans certaines unités», a fait savoir Germain Caron, chef de secteur Éco-salubrité pour le CUSM. Le tri comportera certains défis, comme ceux venant du fait que le type de plastique utilisé n’est généralement pas indiqué sur les articles médicaux.

Le CUSM a d’ailleurs déjà soumis sa candidature pour implanter un système qui aura été identifié par le projet pilote. Comme ce processus coûte cher, il espère que l’établissement pourrait obtenir une compensation financière de la part des recycleurs.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.