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Niveaux de contaminants préoccupants dans les piscines

Photo: Archives

Des chercheurs jugent préoccupants les taux élevés de certains contaminants dans l’eau et l’air des piscines intérieures au Québec.

L’irritation des yeux, des voies respiratoires ou de la peau qui peut être ressentie lors de la fréquentation d’une piscine intérieure est généralement causée par les sous-produits de désinfection (SPD). «Ces produits se forment au contact du chlore avec la matière organique introduite par les baigneurs, comme la peau, la sueur et l’urine. Il existe des centaines de SPD différents. Certains restent dans l’eau et d’autres migrent dans l’air au-dessus du bassin», a expliqué Robert Tardif, professeur associé à l’École de santé publique de l’Université de Montréal et co-auteur d’un rapport sur le sujet publié au début du mois de février par l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST).

Une forte exposition à certains SPD pourrait causer des problèmes pulmonaires. Des recherches sont toutefois nécessaires pour en déterminer les effets à long terme. «Ceux qui travaillent dans les piscines sont les plus touchés, mais les SPD peuvent aussi avoir des effets sur les baigneurs», a souligné M. Tardif.

En 2012, M. Tardif et ses collègues ont visité 41 piscines, dont 25 à Montréal, pour recueillir des milliers d’échantillons et en faire l’analyse. Les résultats varient d’une piscine à l’autre, mais les niveaux de contamination sont généralement plus élevés que les normes en vigueur dans certains pays d’Europe. «Au Québec, on est en arrière, a signalé M. Tardif. Il n’y a pas de mesure faite de façon routinière pour contrôler la concentration de ces produits dans l’air, et très peu dans l’eau.»

Solutions
Le rapport émet plusieurs recommandations:

  • Encourager les comportements hygiéniques responsables des baigneurs, comme la prise de douche savonneuse avant d’aller dans l’eau et le port du bonnet, pour limiter l’introduction de matière organique dans l’eau
  • Améliorer les systèmes de ventilation et de changement d’eau des piscines
  • Adopter des normes règlementaires pour certains SPD

Mobilisation contre des contaminants de piscines

De nombreux acteurs du milieu aquatique se mobilisent autour de l’enjeu des sous-produits de désinfection (SPD) dans l’eau et l’air des piscines.

La Ville de Montréal a indiqué prendre au sérieux les résultats de l’étude mentionnée en Une de Métro aujourd’hui. «Compte tenu de la variabilité des résultats et du nombre important de facteurs qui affectent la qualité de l’eau et de l’air d’une installation, une prise en charge par les instances locales devra être effectuée pour chaque installation», a répondu par courriel Jacques-Alain Lavallée, chargé de communication à la Ville.

Divers organismes préoccupés par la situation soutiennent par ailleurs les recommandations émises dans le rapport. «Notre premier souhait est l’établissement de normes qui nous obligeraient à prendre des échantillons, à mesurer l’impact chez les travailleurs et à mettre en place des mesures», a affirmé Amélie Trudel, conseillère en prévention à l’Association paritaire pour la santé et la sécurité du travail (APSAM).

Tous s’entendent pour dire qu’il faut poursuivre la recherche orientée vers des solutions. «Pour éliminer les SPD, il n’y a pas de solution miracle. Ça va être différent pour chaque piscine, puisque chacune a ses particularités», a estimé Normand Angers, président de l’Association des responsables aquatiques du Québec (ARAQ), formée de gestionnaires de piscines.

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