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Steve MacLean: «Il faut continuer d’étudier le cancer dans l’espace»

Photo: Getty

L’astronaute Steve MacLean, ancien directeur de l’Agence spatiale canadienne, estime que la recherche dans l’espace est une voie prometteuse pour mieux comprendre et traiter le cancer. Métro a discuté avec M. MacLean, parrain de la septième Conférence nationale pour vaincre le cancer, qui a lieu jeudi et vendredi à Montréal.

Steve MacleanPourquoi avoir accepté d’être parrain de cette conférence?
Le travail d’un astronaute est très varié. Des expériences sur le cancer ont été menées par la NASA et l’Agence spatiale canadienne depuis la création de la Station spatiale internationale (SSI), et j’ai eu la chance de participer à certaines d’entre elles. Tout le monde aujourd’hui a un proche qui vit avec le cancer, et il est très important de mieux comprendre cette maladie.

Quel est l’intérêt d’étudier les cellules cancéreuses dans l’espace?
Les cellules se comportent différemment dans l’espace. Sur Terre, dans le domaine du génie tissulaire, on travaille avec des cellules qui sont comme de minces couches en deux dimensions. En apesanteur, on peut avoir des cellules en trois dimensions, comme si elles étaient dans nos corps. En outre, les cellules ont plus de difficulté à communiquer entre elles. Par ailleurs, on reçoit beaucoup de radiations dans l’espace, et notre système immunitaire ne fonctionne pas très bien. Ces particularités permettent diverses recherches pour mieux comprendre le comportement des cellules cancéreuses et découvrir comment les cibler pour les tuer.

De quelle manière les technologies développées pour la SSI peuvent-elles contribuer au bien-être des patients?
Diverses technologies spatiales ont été appliquées à des solutions médicales et continuent de l’être. Par exemple, les logiciels développés pour contrôler le bras canadien sont maintenant utilisés par le neuroArm, un robot qui permet de faire des chirurgies du cerveau en jouissant d’une plus grande stabilité que si ce sont les mains d’un chirurgien qui opèrent. Par ailleurs, de l’équipement de l’expérience EVARM, qui servait à mesurer les radiations sur les astronautes de la SSI, aide à cibler des tumeurs cancéreuses lors de séances de radiothérapie.

Quelles sont les avenues les plus prometteuses dans ce domaine?
D’après moi, la recherche spatiale peut contribuer au développement de médicaments contre le cancer plus ciblés. La chimiothérapie a beaucoup d’effets secondaires aujourd’hui, et la qualité de vie des patients qui la reçoivent n’est pas très bonne. Le travail qui est fait dans l’espace, en collaboration avec des chercheurs sur Terre, permet de mieux comprendre comment le cancer se propage dans le corps. Déjà, nous avons contribué au développement de la microencapsulation de médicaments qui ciblent directement les cellules cancéreuses et qui causent donc moins de dommages aux cellules saines du corps.

Sur quoi travaillez-vous en ce moment?
En tant que physicien, je travaille à l’Institut national de la recherche scientifique sur la construction d’un laser qui peut générer des rayons X très courts. On pourra ainsi exposer des patients à cette radiation pour mieux étudier la croissance des cellules cancéreuses, en leur causant très peu d’effets secondaires. Pour le moment, c’est un outil de recherche, mais on pourrait éventuellement utiliser cette technologie sur le plan clinique.

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