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Simoneau et Thomas sont optimistes pour Rio

Alexandre Geoffrion-McInnis - La Presse Canadienne

MONTRÉAL – À priori, rien ne lie le sixième art à la piscine olympique.

Pourtant, pour atteindre le podium à Rio de Janeiro, les nageuses synchronisées Jacqueline Simoneau et Karine Thomas ont misé sur un diplômé de l’École nationale de théâtre en interprétation.

Les Québécoises oeuvrent depuis maintenant neuf mois sur un nouveau programme libre innovateur avec l’auteur et metteur en scène Sébastien David afin de développer des mouvements et leurs expressions faciales. L’objectif étant d’offrir une valeur ajoutée à leur performance dans la piscine et d’obtenir des points supplémentaires auprès des juges.

«La première fois que je les ai rencontrées, je leur ai demandé ce qu’elles connaissaient comme expressions faciales. Elles m’ont dit: ‘On sourit, ou bien on est sérieuses.’ Elles avaient deux expressions. Aujourd’hui, elles sont rendues à sept ou huit», a expliqué David.

La démarche, innovatrice, a d’abord été très laborieuse car Simoneau et Thomas n’ont aucune formation en théâtre. De fil en aiguille, en créant des termes et un vocabulaire qui facilite la communication entre eux, les choses se sont placées et les résultats ont commencé à se faire sentir.

«C’est difficile, parce que moi je suis habitué de diriger des acteurs professionnels, a confié David, qui compte aussi comme acteur une quinzaine de productions théâtrales à son actif. À mon premier laboratoire avec elles, j’étais carrément découragé. Je me disais: ‘Ça ne marchera pas’. Elles riaient sans arrêt, mais au bout d’un moment, elles ont compris l’objectif de la démarche.

«Je crois que les filles apprécient ça, parce qu’elles ont maintenant un objectif à accomplir dans l’eau; elles ne se contentent plus de réaliser des mouvements, a-t-il poursuivi. Il y a de l’intensité; parfois on ressent des frissons.»

D’ailleurs, leurs efforts commencent déjà à rapporter des dividendes.

Leur nouveau programme libre, qui porte sur la rupture amoureuse, a été présenté pour la première fois le 3 mai lors de l’Omnium du Japon, où Simoneau et Thomas ont terminé deuxièmes derrière les Japonaises.

«La réponse a été incroyable, a noté Simoneau, qui n’est âgée que de 19 ans. Notre programme libre est complètement nouveau; ça n’a jamais été fait en nage synchronisée, surtout pour ce qui est des éléments artistiques. Nous misons beaucoup là-dessus et espérons nous rapprocher du podium (à Rio).»

Elles le testeront de nouveau le 15 juillet lors de l’Omnium des États-Unis à Riverside, en Californie. Il s’agira alors de leur dernière compétition d’envergure avant l’épreuve en duo de nage synchronisée aux Jeux olympiques, qui sera présentée à compter du 14 août au Centre aquatique Maria-Lenk.

«Nous tentons d’apporter de la profondeur à notre expression artistique, a confié Thomas, qui est âgée de 27 ans. Nous ne ferons pas semblant.

«Nous ne voulons pas avoir l’air de simples poupées dans l’eau. Nous voulons que les gens aient l’impression que nous sommes de vraies personnes qui ressentent de véritables émotions. Le thème de la routine, ce sera la rupture amoureuse. Et nous voulons que les gens qui seront sur place le ressentent.»

Simoneau, de Montréal, et Thomas, de Gatineau, ont officiellement été nommées pour représenter le Canada en nage synchronisée aux Jeux olympiques de Rio de Janeiro mercredi, lorsqu’ils ont enfilé leur veste de l’équipe dans le cadre d’une conférence de presse organisée à la Maison olympique.

Le Canada, qui fut jadis une puissance de la nage synchronisée avec des têtes d’affiche telles que Sylvie Fréchette et Caroline Waldo, n’a pas gagné de médaille depuis le bronze dans l’épreuve par équipes aux Jeux de Sydney en 2000. Le dernier duo canadien à avoir grimpé sur le podium aux Jeux olympiques fut celui de Penny et Vicky Vilagos, qui ont décroché la médaille d’argent aux Jeux de Barcelone en 1992.

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