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Deux études pour démystifier l’exposition des travailleurs de la santé à la COVID-19

Les travailleurs de la santé manquent à Montréal.

Un travailleur de la santé à l'Hôpital Hôtel Dieu de Montréal.

Deux études canadiennes sont en cours de réalisation afin de déterminer à quelle fréquence et pour quelles raisons les travailleurs de la santé contractent la COVID-19, et ainsi trouver de meilleures façons de les protéger.

Il y a actuellement peu de données à ce sujet, souligne le directeur administratif du Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19, Tim Evans.

M. Evans ajoute que celles qui existent sont contradictoires. «Il est crucial d’examiner les taux d’infection et de déterminer les mesures à prendre pour réduire ces infections, afin de protéger non seulement les travailleurs de la santé, mais aussi leurs patients, leurs familles et leur communauté», soutient-il.

Première étude

La première étude fait appel à 5 000 travailleurs de la santé, dont des médecins, de la Colombie-Britannique, de l’Alberta, de l’Ontario et du Québec.

Dirigée par la docteure Nicola Cherry, l’étude a deux objectifs.

«Le premier est de découvrir le nombre de travailleurs de la santé qui ont des anticorps au SARS-CoV-2, ce qui indique une infection antérieure par ce virus», explique Mme Cherry. Ainsi, son équipe désire identifier les pratiques de travail qui pourraient être améliorées.

Le deuxième objectif est d’étudier l’état de la santé mentale de ces travailleurs, ajoute la docteure. Dans le même ordre d’idée, elle veut cibler les mesures de soutien en milieu de travail à améliorer pour réduire le stress.

Résultats préliminaires

La première phase de l’étude est terminée dans les quatre provinces. La deuxième phase est déjà en cours en Alberta et s’amorce dans les trois autres provinces.

Les résultats préliminaires, non évalués par des pairs, semblent indiquer une variation des taux d’infection parmi les participants testés.

En effet, les médecins présentent des taux d’infection plus élevés que les autres travailleurs de la santé.

De plus, les médecins du Québec ont des taux plus élevés que ceux de l’Alberta.

Si le nombre de tests positifs dans la première phase en Alberta était peu élevé, les résultats dans la deuxième phase indiquent que trois fois plus de travailleurs de la santé de l’Alberta testent positifs au SARS-CoV-2.

En outre, les premières données semblent indiquer des niveaux élevés d’anxiété dans tous les groupes, particulièrement chez les médecins.

Deuxième étude

La deuxième étude compare le risque d’infection des travailleurs de la santé en contact avec les patients à celui du reste du personnel des hôpitaux.

Les participants passent des tests de détection d’anticorps à 0 mois, 6 mois et 12 mois de l’étude.

Ainsi, les chercheuses recensent non seulement les travailleurs présentant des symptômes évidents de la COVID-19, mais aussi ceux qui n’ont pas ou peu de symptômes.

L’équipe tente aussi de savoir dans quelle proportion les infections sont associées à des expositions liées au travail par opposition à celles acquises dans la collectivité.

C’est pourquoi elle demande aux participants de quelle façon ils se rendent au travail et s’ils ont des contacts en dehors du travail.

«En nous informant sur les facteurs de risque ainsi que sur les mesures de protection qu’ils utilisent tant au travail qu’à la maison, nous pourrons déterminer quels sont les facteurs les plus étroitement associés à l’infection», explique une des chercheuses principales de l’étude, Brenda Coleman.

Par conséquent, l’équipe pourra indiquer si les mesures actuelles de protection en milieu de travail sont adéquates.

L’étude recrute activement des participants à Halifax, à Sherbrooke, à Montréal, à Hamilton, à Calgary et à Edmonton, en vue d’inscrire 2 000 participants supplémentaires avant la fin de l’année.

Le gouvernement du Canada finance ces études à hauteur de 2,7 millions de dollars, par l’intermédiaire du Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19.

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