Prise deux du projet de loi contre la violence sexuelle dans les écoles, porté par la députée de Mercier et responsable de Québec solidaire (QS) en matière d’Éducation, Ruba Ghazal. Il s’agit du deuxième dépôt d’un tel document par Québec solidaire dans les 18 derniers mois. Ce projet sera présenté jeudi prochain à l’Assemblée nationale.
Le projet de loi 397 bénéficie de l’appui des autres partis d’opposition. Québec solidaire a tenu un point de presse dimanche, auquel la porte-parole du Parti libéral du Québec (PLQ) en matière d’éducation, Marwah Rizqy, celle du Parti québécois (PQ) Méganne Perry-Mélançon, ainsi que le collectif La voix des jeunes compte, ont assisté.
Je sais que le ministre Drainville est sensible à la question des violences sexuelles en milieu scolaire, mais les gestes posés ne sont pas suffisants. On ne peut plus se contenter de s’indigner et de déclencher des enquêtes à la pièce quand des cas surgissent dans les médias. Il est temps d’agir en amont, et c’est ce que je propose avec mon projet de loi.
Ruba Ghazal, responsable de Québec solidaire en matière d’Éducation
Le projet de loi 397 cherche à rendre obligatoire pour tous les établissements d’enseignement préscolaire, primaire ou secondaire – incluant la formation générale et professionnelle – l’adoption d’une politique visant à combattre les violences à caractère sexuel. Il encadre également les processus de plainte et les services de soutien et d’accompagnement des victimes et des agresseurs.
Rappelons qu’une loi-cadre visant à prévenir et à lutter contre les violences sexuelles existe déjà dans les établissements collégiaux et universitaires depuis 2017.
«Quand on sait que plus de la moitié des victimes d’infractions sexuelles enregistrées par les corps policiers sont mineures, ça n’a pas de sens qu’on n’ait aucune loi-cadre pour protéger les jeunes du primaire et du secondaire. C’est cet angle mort qu’on tente de corriger à Québec solidaire», précise la porte-parole de Québec solidaire, Manon Massé.
Elles et ils ont eu le courage de dénoncer, avons-nous le courage politique d’agir maintenant ?
Marwah Rizqy, députée de Saint-Laurent et porte-parole de l’opposition officielle en matière d’Éducation
En règle générale, les propositions de loi des oppositions sont tablettées au parlement. Mais le PQ dit avoir espoir que ce cas sera différent. «Nous offrons donc notre entière collaboration à ce que le projet de loi soit appelé à l’Assemblée nationale dans les plus brefs délais», assure la porte-parole du PQ en matière d’éducation, Méganne Perry-Mélançon.
Le collectif «La voix des jeunes compte» redoute déjà qu’en 2023 d’autres affaires de violences sexuelles en milieu scolaire fassent les manchettes et déplore que les autorités n’abordent pas le problème frontalement. «Ce sont les jeunes qui paieront – encore une fois – la facture de notre inaction. Il est temps qu’on s’attarde réellement à cette problématique», a lancé Kenza Chahidi, membre du collectif.
Le collectif La voix des jeunes compte a d’ailleurs interpellé l’ensemble des Centres de services scolaires (CSS), des établissements d’enseignement privés et du personnel scolaire afin d’unir leur voix à celle des jeunes et de réclamer une loi-cadre pour que plus aucun élève ne demande à être «entendu, cru et protégé».