Deux ans et demi après avoir été déclaré non criminellement responsable des meurtres de ses deux enfants, Guy Turcotte a obtenu, mercredi, sa libération de l’Institut Philippe-Pinel sous certaines conditions.
La Commission d’examen des troubles mentaux a pris cette décision au terme d’une journée d’audience. Cette commission réévaluera l’homme une fois par année. De plus, l’ex-cardiologue devra poursuivre sa psychothérapie et éviter tout contact avec son ex-conjointe, Isabelle Gaston.
Au printemps dernier, la commission et le psychiatre de M. Turcotte, le Dr Pierre Rochette, n’étaient pas convaincus que l’homme ne représentait plus aucun risque pour la société. Des permissions de sortie lui étaient toutefois accordées.
Le changement majeur, qui explique cette nouvelle décision, est que l’homme a entrepris une thérapie et, selon Dr Rochette et le Dr Louis Morissette, qui supervisera dorénavant sa thérapie, des progrès notables ont été observés.
Les deux experts ne se sont donc pas opposés à la libération du patient, tant qu’il poursuivait ses traitements. M. Turcotte, qui a été entendu en matinée, s’y était engagé.
L’ex-conjointe de l’homme, Mme Gaston, qui était présente dans la salle d’audience, a écouté les témoignages attentivement tout en prenant des notes.
Mme Gaston et sa mère n’ont toutefois pas pu s’empêcher de soupirer d’incrédulité lorsque l’avocat de M. Turcotte, Me Pierre Poupart a plaidé que l’homme était une personne «talentueuse» qui souhaitait «recommencer à donner à la société» et «redevenir l’homme généreux qu’il était».
Mme Gaston n’a pas été surprise de la décision de la Commission, en raison de la jurisprudence.
Elle réserve plutôt ses critiques pour le système de justice qui a déclaré M. Turcotte non criminellement responsable des deux meurtres. «J’espère encore que le système de justice change. Je peux vous dire qu’à l’heure actuelle, s’il ne change pas, il y aura encore des injustices comme celle-ci, ainsi que les cas qui ne sont pas connus.»
M. Turcotte pourrait faire de nouveau faire face à la justice. La Cour d’appel doit se prononcer dans le dossier en 2013.