Transactions immobilières douteuses, activités de financement dans un restaurant fréquenté par des mafieux, la médiatisation de vieux squelettes dans le placard du maire Michael Applebaum lui font croire à une campagne de salissage. Pendant ce temps, l’opposition est de plus en plus inquiète.
Pour une deuxième fois en 5 jours, le maire de Montréal a convoqué les médias pour tenter de prévenir les coups. Il a de nouveau défendu son honneur en se disant «transparent», «intègre» et «honnête». «Je n’ai rien à me reprocher», a-t-il déclaré.
Il a également tenté de diminuer l’importance des allégations qui pèsent contre lui en expliquant qu’avant de crier au scandale, il devait y avoir scandale, ce qui ne serait pas le cas en ce moment.
Le 11 janvier dernier, les enquêteurs de la commission Charbonneau ont rencontré M. Applebaum. Après qu’il ait nié faire l’objet d’une enquête, on a appris ce jour-là que l’Unité permanente anticorruption s’intéressait aussi à des transactions immobilières douteuses le concernant.
Puis mardi matin, Le Devoir a écrit que l’homme a participé à une activité de financement au restaurant La Cantina, en 2003, bien connu comme un lieu fréquenté par le clan mafieux des Rizzuto.
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Pourquoi, ces faits sont-ils rendus publics maintenant et s’agit-il d’une campagne de salissage? M. Applebaum croit que oui. «Est-ce que j’ai des opposants dans l’arrondissement [Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, où il a été maire jusqu’en 2012], la réponse est oui. Est-ce que j’ai des opposants politiques dans mes fonctions à l’Hôtel de Ville, la réponse est oui», a-t-il dit.
Il sous-entend même que sa volonté de nettoyer la Ville de la corruption entraîne du mécontentement. «Je vais mettre en place toutes les mesures nécessaires pour lutter contre la collusion et la corruption et aucune personne ne me fera changer de direction par des menaces», a-t-il assuré.
Il n’a toutefois pas voulu citer de noms d’adversaires qui pourraient avoir coulé des informations. «Quand je suis attaqué et que des gens veulent me discréditer, je deviens plus fort», a-t-il prévenu.
Lundi, l’opposition se rangeait encore derrière le maire évoquant la présomption d’innocence. Si Vision Montréal n’avait rien à ajouter à la suite du point de presse du maire, mardi, Richard Bergeron, chef de Projet Montréal, a reconnu que l’inquiétude le gagnait.
«Je commence à être inquièt de voir que cette transition tranquille […] est de moins en moins tranquille», a-t-il déploré. Il n’est toutefois pas allé jusqu’à parler de scandale.
«À ce stade-ci il n’y a pas péril en la demeure, Montréal est gouvernable grâce à l’administration de coalition dont est membre Projet Montréal, croit-il.