Montréal

La Tablée des chefs: lutter contre le gaspillage et nourrir les gens dans le besoin

Le fondateur de La Tablée des chefs, Jean-François Archambault

En 2002, La Tablée des chefs a lancé son programme de récupération alimentaire dans de grandes institutions montréalaises pour contrer le gaspillage, mais aussi nourrir les personnes dans le besoin. Métro s’est entretenu avec le fondateur, Jean-François Archambault, qui souhaite voir son programme s’implanter partout au pays.

Confronté aux «quantités incroyables» de nourriture qu’il voyait être gaspillée depuis sa sortie de l’Institut de touristerie et d’hôtellerie du Québec en 1997, le fondateur de La Tablée des chefs, Jean-François Archambault, s’est mis à réfléchir à la mise en place d’un programme pour aider à contrer l’insécurité alimentaire avec ces surplus.

«Dans l’industrie de la restauration, personne ne veut jeter la nourriture, dit-il, mais c’est quelque chose qui est fait, par risque d’intoxication ou parce qu’il n’y a pas de processus mis en place.»

«Il y a un flou sur ce qu’il est possible ou non de faire en cuisine», –Jean-François Archambault, fondateur de La Tablée des chefs

Le Centre Bell a été le premier établissement à participer au programme, puis ont suivi le Centre des sciences de Montréal et l’hôtel Fairmont Reine Elizabeth, pour ne nommer que ceux-ci.

«La nourriture ne transite pas par nous; on sert d’intermédiaire. On crée des jumelages qui fonctionnent entre les chefs et les organismes, qui eux redistribuent aux gens dans le besoin», explique-t-il.

La Tablée s’occupe de coordonner le tout pour outiller les équipes en cuisine, qui sont «les mieux placées» pour bien choisir ce qui peut être récupéré ou non, car elles savent quand la nourriture entre et sort de la cuisine.

Des jeunes participent aux Brigades Culinaires – une des initiatives de La Tablée des chefs.

En 2018 seulement, ce sont plus de 600 000 repas qui ont été ainsi récupérés et redistribués.

Expansion
Depuis quelques années, le programme profite d’une belle croissance dans d’autres métropoles canadiennes.

«Il y a une belle croissance du programme, c’est très effervescent», confie M. Archambault.

Le fondateur avoue qu’il «priorisait le Québec» et qu’il n’a pas «cherché à croître à l’extérieur», mais que l’expansion s’est faite naturellement, notamment grâce au mouvement constant du personnel dans le monde de la restauration. Ce sont des chefs avec qui il avait collaboré à Montréal, mais qui habitaient désormais ailleurs au pays, qui l’ont interpellé.

Il s’est alors rendu à Calgary, puis à Toronto et Vancouver, pour y rencontrer les institutions, mais aussi les organismes et étudier le marché.

«C’était très important pour moi d’être mis en relation avec ces gens-là, car je n’habite pas ces villes. Je suis qui, moi, pour décider où va aller la nourriture? J’ai besoin de connecter avec les gens sur le terrain», explique-t-il.

La prochaine étape, selon M. Archambault, est d’obtenir une subvention de la part du fédéral. Cette aide leur permettrait de «ratisser encore plus large».

«Il y a un potentiel immense, mais on a besoin d’aide pour que ce soit aussi gros qu’on le souhaiterait. La demande a été faite, on attend des nouvelles sous peu», lance-t-il, confiant.

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