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Montréal

Et si un aéronef s’écrasait au centre-ville?

Chaque jour, plus de 600 avions survolent Montréal, dont quelques dizaines d’aéronefs privés pilotés par ceux qui veulent profiter de la vue aérienne sur la métropole. Cette semaine, un petit avion a effectué un atterrissage forcé près de l’autoroute 640 à Mascouche. Et s’il avait été au-dessus du centre-ville, qu’aurait-il fait?

Par journée de beau temps, de nombreux pilotes privés et propriétaires d’aéronefs de type Cessna ou Piper empruntent le circuit touristique Ville-Marie, un trajet en boucle autour du Stade Olympique, du Mont-Royal et du centre-ville montréalais.

Est-ce que ces aviateurs, qui ne détiennent parfois qu’un minimum d’expérience, doivent se plier à des règles de sécurité particulières lorsqu’ils survolent un endroit densément peuplé? «Un aéronef, qui survole une zone bâtie, doit le faire à une altitude supérieure à 1000 pieds (300m) au-dessus de l’obstacle le plus élevé, et ce, dans un rayon de 2 000 pieds de l’avion», précise Josianne Martel, de Transports Canada.

C’est donc la règle d’or à suivre pour les aviateurs, qui doivent toutefois obtenir l’autorisation de la Tour de contrôle de Montréal. Celle-ci est gérée par NAV Canada, qui orchestre le trafic aérien de la région.

En cas de problèmes techniques, même si le contrôleur est en constante communication avec le pilote, c’est ce dernier qui doit déterminer de la meilleure manœuvre à effectuer.

Faire le choix de voler au-dessus d’une ville augmente ainsi les chances de se retrouver dans une situation critique. Et pourtant, en 20 ans, seulement deux avions se sont écrasés en plein centre-ville. «Il y a probablement d’autres aéronefs, qui ont eu des pépins au-dessus de l’île, mais ils ont peut-être réussi à planer vers les banlieues ou à se rendre à l’aéroport. Ces cas ne sont pas répertoriés», explique le gestionnaire régional du Bureau de la sécurité des Transports du Canada, Jean-Marc Ledoux.

En ce qui a trait aux cas recensés, il s’agit d’un hélicoptère de TVA qui s’est écrasé en 2009 dans un fossé entre le Studios Mel’s et l’autoroute Bonaventure, ainsi qu’un Cessna qui s’est posé d’urgence à cause d’une panne-moteur sur l’avenue du Parc en 2006. Certains se remémorent sûrement cet incident qui s’était produit un dimanche, alors que le «tam-jam» battait son plein au pied du Mont-Royal.

Le pilote Gian Piero Ciambella se rappelle très bien cet atterrissage entre les arbres et les voitures, qui n’a toutefois fait aucun blessé. «Il n’y a pas de formule magique pour se préparer à une telle situation, relate celui qui a 29 ans d’expérience en aviation civile. Si l’on veut être prévoyant, il est toujours possible de voler à une altitude supérieure, plus nous sommes haut, meilleures sont les chances de pouvoir planer loin du centre.»

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Président d’Aerogram, une compagnie qui offre divers services de publicité aérienne, M. Ciambella survole régulièrement la métropole. Durant ses multiples vols, il repère constamment les lieux les plus appropriés en cas d’atterrissage : les grands parcs, les terrains de soccer, les centres d’achat, les rues à trois ou quatre voies.

Il y a une multitude de facteurs qui influencent les conditions de vol, rappelle-t-il, tel le vent et la visibilité.

Pour Marc-Alexandre Beauchamp, un jeune pilote qui a survolé à deux reprises le centre-ville, il est impératif de prendre conscience de son environnement. «Lors de notre formation, on nous apprend à multiplier les scénarios possibles. En quelque sorte, on nous apprend à prévoir l’imprévisible.»

Le circuit touristique Ville-Marie

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