MONTRÉAL – Comme tous les 14 février, des marches se sont déroulées samedi dans plusieurs villes du Canada, dont Montréal et Vancouver, pour célébrer la mémoire des femmes disparues ou assassinées, particulièrement des Autochtones.
Cette initiative a été lancée à Vancouver en 1991, à la suite du meurtre d’une femme autochtone dont le nom est tenu secret par respect pour la famille. Plusieurs intervenants avaient alors dénoncé le peu d’attention que cet homicide avait reçu de la part des médias et des corps policiers.
Cette année, à Vancouver, plusieurs femmes autochtones ont participé à la marche en habits traditionnels. Elles ont joué du tambour et chanté pendant que des manifestants s’arrêtaient le long du trajet pour déposer des roses aux endroits où leurs proches ont été tuées.
Bien que ces marches commémorent les femmes disparues et assassinées de toutes les origines, l’accent est mis sur les femmes autochtones qui sont victimes d’une violence systémique. Selon un récent rapport de la GRC, 1181 femmes autochtones ont été portées disparues ou ont été victimes de meurtre depuis 1980 au Canada. De ce nombre, 1017 ont été assassinées, soit cinq fois plus que de femmes non autochtones.
Les manifestants ont entre autres réitéré samedi leur désir de voir le gouvernement conservateur déclencher une commission d’enquête publique nationale sur les cas de femmes autochtones disparues ou assassinées. Une campagne pancanadienne, intitulée «Am I Next?» (Suis-je la prochaine?), a été lancée l’an dernier sur le médias sociaux dans le but de convaincre les autorités fédérales de mettre en branle une telle enquête.
À Montréal, le coup d’envoi de la marche en mémoire des femmes disparues ou assassinées était donné vers 15h sur la rue Sainte-Catherine. Elle s’est mise en branle près du Square Cabot, un lieu de rassemblement pour de nombreux itinérants, dont plusieurs Autochtones.