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Boisvenu défend son adhésion à des groupes Facebook hostiles à l’immigration

Mélanie Marquis, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Le sénateur conservateur Pierre-Hugues Boisvenu compte rester membre du groupe Facebook fréquenté par des sympathisants de La Meute et d’un autre des «amis patriotes» de Marine Le Pen, car il ne les considère pas anti-immigration et juge important d’y lire ce qui s’y écrit.

En début de semaine, il s’est désabonné du groupe de PEGIDA Québec sur le réseau social en affirmant qu’il avait rejoint le groupe «peut-être par accident» lorsque le quotidien La Presse l’a interrogé sur cette situation, disant n’adhérer «à aucun groupe qui s’oppose à l’immigration».

Le sénateur estime que l’étiquette anti-immigration ne peut «absolument pas» être accolée aux groupes «NON aux accommodements religieux», qui se décrit comme «la résistace (sic) face a l’islamiste (sic)», et «Amis patriotes de Marine Le Pen», consacré à la dirigeante du Front National.

En entrevue avec La Presse canadienne, vendredi, il a affirmé qu’il suivait le premier — qui regorge de publications émanant de sympathisants du groupe La Meute, proche de l’extrême droite et hostile à l’immigration — essentiellement «par curiosité», et «pour suivre ce qui se dit».

Le sénateur y est aussi actif, ayant répondu mardi dernier à un internaute qui écrivait avoir été contacté par des médias pour préciser la position du groupe face au suprémacisme blanc, dans la foulée du rassemblement de Charlottesville, en Virginie.

Dans les deux messages qu’il a publiés, il relate d’abord avoir été lui aussi approché par des journalistes, se plaignant d’être victime d’une «chasse aux sorciers par La Presse», puis il exprime sa crainte «que médias et gouvernement s’allient pour nous faire taire».

Le message auquel a répondu Pierre-Hugues Boisvenu est signé «Maikan» — le nom de famille fictif qu’utilise celui qui a agi comme porte-parole de La Meute dans plusieurs entrevues accordées à divers médias au cours des derniers mois.

Il jure n’avoir «aucun lien» avec le groupe et soutient être en désaccord total avec son discours. Mais le sénateur affirme toutefois qu’il éprouve lui aussi des inquiétudes par rapport à la politique migratoire actuelle du gouvernement libéral de Justin Trudeau.

«On ouvre tout grand les portes du Canada sans préoccupation pour la sécurité de la population. Je suis opposé à cette forme d’immigration où on dit que le Canada peut accueillir tout le monde, de n’importe quelle façon que ce soit, a-t-il lancé. Et ça, ça inquiète les gens.»

Le sénateur compte demeurer membre du groupe qui comptait 137 adhérents, vendredi, pour lire les messages de ceux qui ont «décidé de prendre la parole parce qu’on ne les écoute pas». Il a aussi signalé son intention de continuer à adhérer au groupe «Amis patriotes de Marine Le Pen».

Il ne considère aucunement que ce groupe Facebook est anti-immigration et s’inscrit en faux contre l’idée que la dirigeante du Front National et candidate malheureuse à la présidentielle en 2017 puisse être hostile à l’immigration.

«Elle ne s’est jamais opposée à l’immigration. Ça, ce sont les médias qui véhiculent ces idées-là», a lancé Pierre-Hugues Boisvenu à l’autre bout du fil.

«Ce qu’elle dit, c’est qu’elle est contre l’immigration débridée, elle est contre l’entrée massive (d’immigrants) en France — en France, j’y vais régulièrement, et le portrait de la France a changé au cours des 15 dernières années de façon assez grave dans certains secteurs», a-t-il soutenu.

«Allez faire un tour à Marseille! Allez à Marseille; Marseille est rendue une ville où on ne retrouve plus le profil de la France telle qu’elle l’était il y a 20 ans», a enchaîné énergiquement le sénateur conservateur.

Au bureau du chef de l’opposition officielle, on n’a pas voulu dire si l’on était à l’aise avec l’adhésion du sénateur Boisvenu aux deux groupes Facebook, vendredi. Les questions de La Presse canadienne ont été référées au bureau du leader de l’opposition au Sénat, le sénateur Larry Smith.

Aucune réaction n’avait été offerte au moment de publier ces lignes, en fin d’après-midi.

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