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Procès d’un homme accusé d’avoir tué un Autochtone

Colin Perkel / La Presse Canadienne

Peter Goffin, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

HAMILTON — La femme d’un homme accusé du meurtre au deuxième degré d’un Autochtone, en Ontario, a soutenu dans son témoignage au procès, mercredi, qu’il y avait eu plusieurs introductions par effraction et vols de voitures dans sa communauté rurale au cours des mois précédents.

Peter Khill, âgé de 30 ans, a plaidé non coupable de meurtre au deuxième degré relativement à la mort de Jon Styres, tué par balle le 4 février 2016. M. Khill ne nie pas avoir tiré à deux reprises avec son fusil de chasse sur l’Autochtone de 29 ans originaire de la réserve des Six Nations, près de Hamilton. La victime s’apprêtait, selon toute vraisemblance, à voler la vieille camionnette de l’accusé dans l’entrée du garage.

La femme de M. Khill, Melinda Benko, a raconté aux jurés, mercredi, qu’elle avait réveillé son mari vers 3 h du matin après avoir entendu des bruits à l’extérieur de leur maison de la région de Hamilton. M. Khill, un ancien réserviste de l’armée, a alors saisi son fusil de chasse dans le placard de la chambre à coucher, l’a chargé et s’est dirigé vers la porte arrière, pendant que sa femme regardait par la fenêtre, a-t-elle témoigné.

Mme Benko a par la suite entendu des cris puis deux coups de feu — elle ne pouvait dire alors qui avait tiré. «J’espérais que « Pete » tirerait le premier s’il le fallait», a déclaré Mme Benko, qui est enceinte de six mois du premier enfant du couple. Elle a alors paniqué et composé le 9-1-1.

La Couronne a fait entendre au jury l’enregistrement de cet appel de près de 15 minutes, dans lequel Mme Benko raconte que son petit ami vient de tirer sur un homme qui essayait de voler leur camionnette. M. Khill soutient ensuite au téléphone qu’il a tiré en état de légitime défense, après avoir vu le suspect dans la camionnette en levant les bras comme s’il avait une arme à feu.

«On aurait dit qu’il allait me tirer dessus, alors je lui ai tiré dessus», déclare M. Khill au téléphone. «Je ne voulais pas mourir (…) À le regarder maintenant, il ne semblait pas avoir» une arme, poursuit-il.

Le jury a appris au début du procès que les policiers n’avaient trouvé aucune arme à feu près de la victime, bien qu’ils aient trouvé un couteau dans sa poche.

Cette affaire n’est pas sans rappeler le procès et l’acquittement plus tôt cette année d’un fermier blanc de la Saskatchewan accusé du meurtre d’un Autochtone, Colten Boushie, qui s’était semble-t-il introduit sur sa propriété avec des amis pour y voler une voiture. Cet acquittement, par un jury composé uniquement d’allochtones, avait été reçu comme une gifle par les communautés autochtones.

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