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La «première grande priorité»

Quebec Premier Francois Legault speaks as the legislature convenes Tuesday, November 27, 2018 at the legislature in Quebec City. A new government was elected on Oct. 1, 2018. THE CANADIAN PRESS/Jacques Boissinot

L’éducation sera la «première grande priorité» du nouveau gouvernement. C’est ce qu’a déclaré François Legault lors de son discours inaugural au Parlement. C’est une très bonne nouvelle. Il était temps. Durant de longues années de vaches maigres, les gouvernements libéraux successifs ont réduit les budgets de l’éducation sans vergogne, austérité après austérité, rongeant le système éducatif jusqu’à l’os. J’ai vu et vécu l’impact sur les écoles de mes enfants. Moins de ressources, plus d’enfants dans les classes, moins de temps et plus de stress pour les enseignants… Ce sont des conséquences réelles et concrètes sur la vie de plusieurs familles québécoises. Je suis ravi que le premier ministre remette l’éducation à sa place naturelle: au sommet des priorités de l’État et de la société. J’aurais souhaité plus d’audace, que ça aille plus vite et plus loin, certes, mais c’est déjà ça, et c’est très bien comme ça..

L’éducation est le pilier central de la société. En investissant dans l’éducation de nos enfants, nous investissons dans notre avenir à tous. En bâtissant sur des bases fortes, solides et bien ancrées, nous nous assurons la pérennité de notre système universel de santé, de notre économie inventive et innovante, et de notre culture vive et créative.

Oui, en tant que citoyen et père de deux jeunes filles, j’applaudis M. Legault, en espérant que ce sera autre chose que de beaux slogans et de sublimes promesses.

En même temps, dans son discours, le premier ministre a réaffirmé son intention d’interdire les signes religieux aux juges, aux policiers, aux gardiens de prison et aux enseignants. Je suis de ceux qui croient que les choix de ce gouvernement entourant la question de laïcité constituent une solution absurde à un faux problème qui relève de la démagogie purement et typiquement populiste. Oui, comme l’a montré un récent sondage de Radio-Canada, il y a un sentiment d’inquiétude et de crainte au sein d’une grande partie de la population, surtout celle qui est rarement en contact avec les minorités culturelles et religieuses. Cette inquiétude est quelquefois légitime, mais souvent amplifiée et exagérée. La réponse de la CAQ: interdisons les signes religieux dans certaines professions, brimons les droits de minorités pour apaiser les phobies d’une certaine majorité.

À ma connaissance, il n’y a pas eu de cas au Québec où un parent se serait plaint parce que l’enseignant(e) portant la kippa, la croix ou le foulard aurait essayé de convertir son enfant à sa religion! Le prosélytisme religieux est prohibé dans nos écoles laïques depuis fort longtemps. C’est quoi au juste, le problème que ce gouvernement essaie de régler? Quel est donc ce problème qui nécessiterait l’imposition d’une loi outrageusement liberticide?

Ce gouvernement est prêt à mettre à la porte des enseignants qui oseraient afficher leurs croyances religieuses personnelles. Il voudrait priver nos enfants de gens compétents alors que le Québec vit une pénurie d’enseignants. N’oubliez pas, M. Legault: l’éducation est la «première grande priorité».

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