OTTAWA — Les pressions exercées par le Canada pour inclure des éléments connexes tels que les normes du travail dans le nouvel accord de libre-échange nord-américain aideront à gagner l’appui crucial de démocrates au Congrès des États-Unis, a déclaré l’ambassadeur du Canada aux États-Unis.
Maintenant que les dirigeants des États-Unis, du Canada et du Mexique ont signé l’accord, les législateurs des trois pays doivent le ratifier avant qu’il n’entre en vigueur. Les démocrates prendront le contrôle de la Chambre des représentants des États-Unis en janvier et certains seront réticents à appuyer une entente négociée par le représentant du président Donald Trump, Robert Lighthizer.
Mais l’ambassadeur du Canada, David MacNaughton, a affirmé lundi que le soutien de M. Lighthizer avait été clé pour inclure des mesures relatives à l’environnement, aux normes du travail et à un salaire minimum, qui devraient toutes plaire aux démocrates.
Néanmoins, le Canada ne suppose pas que la ratification de l’Accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM) sera facile. M. MacNaughton a souligné que les diplomates canadiens accéléreraient le pas de nouveau pour promouvoir l’accord auprès des membres du Congrès.
Et il reste la question des droits de douane sur l’acier et l’aluminium que l’administration Trump a imposés sur les importations en provenance du Canada, apparemment pour des raisons de sécurité nationale, pendant les négociations de l’entente.
«Nous n’allons pas célébrer avec ces tarifs qui planent au-dessus de nos têtes», a déclaré M. MacNaughton, lors d’un événement du Forum des politiques publiques, à Ottawa.
L’ambassadeur s’est dit ravi qu’une lettre annexe à l’accord assure au Canada qu’aucun droit de douane similaire ne peut être appliqué aux voitures fabriquées au Canada et exportées aux États-Unis. Cette lettre est déjà en vigueur, a-t-il dit.
Lors d’un événement distinct à New York, le ministre des Finances, Bill Morneau, a indiqué lundi que le Canada prenait au sérieux les commentaires du président Donald Trump sur son intention d’abroger l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) dans le but de faire pression sur les législateurs pour qu’ils approuvent rapidement la nouvelle entente entre les États-Unis, le Canada et le Mexique.
Mais M. Morneau a précisé, lors d’un rassemblement à New York, qu’il ne savait pas quand cela pourrait survenir.
En outre, le ministre des Finances a indiqué qu’il avait «très bon espoir» que le nouveau pacte négocié pour remplacer l’ALENA serait ratifié par les trois pays concernés.
M. Morneau a fait ces commentaires lors d’un événement organisé par Politico et le consulat du Canada à New York.
Il a estimé qu’il était clair que les législateurs américains en étaient aux premières étapes des négociations en vue de la ratification de l’ACEUM.
Samedi, Donald Trump a indiqué aux journalistes qu’il comptait annoncer officiellement son intention de se retirer de l’ALENA. Cela donnerait six mois aux législateurs américains pour approuver l’ACEUM ou ne pas conclure de pacte de libre-échange avec le Canada et le Mexique.
«Nous prenons tout au sérieux», a déclaré M. Morneau à la question de savoir s’il considérait les propos du président comme tels.
«Nous devrons surveiller la prochaine étape et veiller à ce que nous franchissions cette étape, mais nous avons très bon espoir que cela sera possible.»