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Signes religieux et cirque caquiste

Coalition Avenir Quebec MNA Simon Jolin-Barrette responds to reporters questions on the government transition at the legislature in Quebec City on October 9, 2018. THE CANADIAN PRESS/Jacques Boissinot

On le sait, la promesse d’une loi sur la question du port de signes religieux chez certains fonctionnaires a, de concert avec un arbitraire test des valeurs, constitué la pierre d’assise de la dernière campagne électorale de la CAQ.

Sachant ce qui précède, mon seul espoir était donc que la charge du projet de loi soit confiée à un juriste solide, posé et crédible. Qui comprend les rudiments du droit constitutionnel. Qui peut agir sans démagogie ou distorsion honteuse. Qui refusera de déchirer davantage le tissu social avec un machiavélisme ou amateurisme à la sauce ti-coune.

Je pensais, bien évidemment, à Sonia LeBel. Une candidate logique, cela qui a d’ailleurs été confirmé par sa nomination à titre de ministre de la Justice. Mauvais numéro. C’est plutôt à l’ineffable Simon Jolin-Barrette qu’on a eu droit. Celui-là même qui, de l’aveu de son premier ministre, est capable de parler plusieurs minutes sans dire quoi que ce soit. Celui-là même qui, au micro de Michel C. Auger, jurait sa vie que sa loi permettrait le congédiement… d’employés fédéraux et de… juges.

Un gouvernement du Québec qui fout à la porte les employés de Justin? Des membres de la magistrature? Eh ben.

Il a déjà lu Locke ou Montesquieu, monsieur le ministre? Il a entendu parler, au moins une seconde, du partage des compétences? Pas clair. Dans tous les cas, bien hâte de le voir annoncer à Trudeau qu’il vient de clairer Jagmeet, le sikh travaillant au comptoir de Postes Canada…

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Peu après l’élection, M. Legault devait nous annoncer, après discussion avec M. Jolin-Barrette (hilalala), que l’emploi de la disposition de dérogation serait finalement inutile, contrairement à ce qu’il avait laissé entendre initialement. Cela, bien entendu, avant de changer de nouveau d’avis quelque temps après. Avance, Hercule.

Constatant une certaine grogne au sujet des congédiements potentiels, le gouvernement caquiste devait faire de nouveau volte-face, et proposer une clause grand-père, celle-ci protégeant les employés déjà en poste (mais permettant, par définition, la discrimination à l’embauche). Mieux: les employés actuellement en place seront déplacés, incluant les juges, dans des postes où ils n’auront aucun contact avec le public. Un juge sans contact avec le… public? Un genre de justice en direct où le juge se cache en dessous de son bureau? Pas pire.

Une petite dernière: M. Jolin-Barrette aurait dernièrement requis de divers organismes et institutions que ceux-ci recensent le nombre d’employés arborant un signe religieux ostentatoire. Devant les accusations des commissions scolaires, selon lesquelles sa requête était problématique eu égard aux chartes, notre JB national allait répliquer «qu’il n’avait jamais fait une telle demande, qu’il voulait simplement savoir si de tels chiffres existaient». Niaise-nous donc. Et par ailleurs, s’il est réellement dans l’intention du gouvernement d’adopter une telle clause grand-père, quelle est l’utilité de connaître le nombre d’employés portant actuellement un signe religieux?

À cette question, la Sûreté du Québec et la Cour du Québec ont répondu ceci: zéro. Bonne chance pour démontrer l’objectif réel et urgent. Et les commissions scolaires? Refus de répondre, syndicats à l’appui.

C’est ainsi que se poursuit le cirque caquiste avec, dans le rôle simultané de clown, contorsionniste des faits et dompteur de droits des minorités, Simon Jolin-Barrette.

Bon spectacle, midames zy missieurs.

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