Étoiles: *** et demie
Il y a de ces films qui vous collent au cœur et ouvrent les portes de la féérie. «Peter et Elliot le dragon» de Disney fait partie de cette petite poignée de longs métrages qui s’inscrivent dans la lignée des classiques de la fin du 20e siècle et qui ravivent ou animent les cœurs d’enfant.
On pourrait dire qu’il rappelle le dragon de «L’Histoire sans fin» et que l’amitié improbable entre un dragon et un enfant s’inspire d’«E.T. l’extra-terrestre» ou de «Cœur circuit».
Enfin, on pourrait y voir un amalgame avec «Le livre de la jungle», si on remplaçait Baloo par un dragon et la jungle par la forêt boréale.
Il pourrait y avoir une tonne de références cinématographiques comme celles-ci à faire avec la deuxième version de la comédie musicale de 1977. Le dénominateur commun de tous ces titres: une histoire touchante et humaine animée par une grande dose d’imaginaire.
Construit en images de synthèse, le dragon ne colle pas au réalisme habituel de cette technologie. Son esthétisme oblige le spectateur à se laisser porter par la magie de l’histoire fantastique qu’il sait impossible en réalité.
Orphelin en forêt
Le long métrage de David Lowery s’ouvre sur une scène où Peter, qui apprend à lire, est assis sur la banquette arrière. Le jeune garçon de trois ans essaie de lire à voix haute à ses parents le conte du petit chien Elliott qui tente de retrouver son chemin.
Un chevreuil traverse alors la route en courant, produisant le fatal accident qui pousse le jeune garçon à partir seul en forêt. Pris en chasse par une meute de loups, Peter est sauvé par un dragon vert qui le prend sur son dos.
La rencontre fortuite avec ce gigantesque dragon ailé sera salutaire pour le jeune garçon qui grandira avec lui au cœur de la forêt pour les six prochaines années.
Retour en ville
Leur quiétude, on s’en doute, sera chamboulée lors d’une promenade entre les arbres. Le nouveau chantier forestier entraîne un accroissement de l’activité humaine et Peter (Oakes Fegley) sera découvert par une jeune fille de son âge, Natalie (la pétillante Oona Laurence).
Pris en charge par la mère de la petite, Grace (la douce et compatissante Bryce Dallas Howard), Peter fera tout pour sauver son meilleur ami resté en forêt.
Le trio pourra compter sur Meacham (Robert Redford), le père de Grace, qui avait lui aussi aperçu le dragon vert, il y a de cela bien des années.
Peter et son dragon
La relation entre le petit garçon et son dragon est brillamment soutenue par l’acteur et le scénario. Imaginé sous les traits et la gestuelle d’un chien, le dragon devient alors sympathique pour un jeune public. L’amitié qui lie Peter et son dragon-chien devient tangible et rappelle l’affection qu’on a eue un jour dans notre vie pour un pitou affectueux.
Ils s’enlacent, Peter dort collé contre son flanc comme le feraient un petit garçon contre son chien berger, le dragon a des expressions faciales qui ressemblent à Fido et il gémit pour se faire comprendre.
Nous ne sommes donc pas uniquement dans l’imaginaire, et le spectateur a des repères qui permettent d’anthropomorphiser cet être magique.
L’humain et l’humanité
Ce qui est si beau dans le film est cette fable sur l’humanité. Nous devons aider les autres, même si ceux-ci sont singuliers ou étrangers.
Elliot l’a fait pour Peter, Grace, Natalie et Meacham pour le petit et c’est maintenant à tout ce beau monde d’aider Elliot.
Sans tomber dans le pathos du «mieux vivre ensemble», le film met en scène une histoire empreinte de compassion, de compréhension et surtout d’entraide.
Destiné aux enfants de quatre ans et plus, «Peter et Elliot le dragon» ne souligne pas à gros traits la morale comme le font tant d’autres films s’adressant à cette tranche d’âge. On en ressort le cœur joyeux avec l’impression qu’il y a tellement de bon dans la vie.