Suspense qui rappelle que l’intégrité n’a pas de prix, Generation Wolf est mené à bout de bras par son acteur principal, réalisateur et scénariste Christian de la Cortina.
Christian de la Cortina commence à avoir l’habitude de concevoir des films pratiquement sans l’aide des institutions. En compagnie de son épouse productrice, d’investisseurs tel son ami et coscénariste Frank Baylis qui est aujourd’hui député libéral et de collaborateurs de sa communauté, il arrive à financer des projets de longs métrages en deçà de leur coût réel. Rien n’est pourtant évident.
«Le premier film (Transit) avait été un calvaire, confesse son créateur. Ça avait été tellement difficile! Je me suis dit que je voulais faire un film plus humain, me concentrer sur les vraies choses.» Il a ainsi bénéficié des conseils de Jimmy Larouche (Antoine et Marie) pour parfaire son écriture. C’est lui qui lui a conseillé d’ajouter des scènes paternelles (avec l’excellent Sergio Hernandez, vu dans No et Gloria) et d’étoffer la psychologie de son héros : un homme qui se met à cultiver de la marijuana dans l’espoir de sauver son entreprise et qui risque de perdre son âme.
«Sony Pictures a vu mon film et a dit : “On l’aime, mais c’est bizarre, c’est entre le cinéma d’auteur et le cinéma commercial.” Pour moi, c’est une force!»
– Christian de la Cortina
Ce projet tourné sur une année et monté pendant une année supplémentaire débute comme Les mauvaises herbes en mode sérieux avant de se transformer peu à peu en un Nitro Rush plus sombre. Un hybride cinématographique tout autant que linguistique.
«C’est un film où on parle espagnol et anglais, commente le metteur en scène québécois d’origine chilienne, dont sa participation aux 4 soldats de Robert Morin lui a donné le goût des plans séquences. Ça se passe aux États-Unis, mais le personnage est un Latino comme moi. J’ai décidé que dorénavant, je vais aussi imposer ma façon d’être. On a grandi – et je remercie ça – sous la loi 101. Je suis fils d’immigrant et je devais aller à l’école en français. À la maison, mon père avait la même loi 101, mais en espagnol. C’est notre richesse. Alors, pourquoi je devrais faire un film uniquement en anglais, perdre mon accent totalement et ne pas parler espagnol? L’important est d’avoir un film original, qui représente une bonne partie de la population.»
Coupé au montage
À l’origine, Michael Madsen (l’acteur fétiche de Quentin Tarantino) devait incarner le grand méchant de Generation Wolf. Il ne se trouve toutefois pas au montage final.
«J’ai compris que sa scène ne fonctionnait pas, qu’elle était forcée, explique le cinéaste Christian de la Cortina. Est-ce que je veux vraiment une vedette américaine dans mon film ou je veux avoir un bon film? J’ai coupé cette scène-là et je trouve que ça fonctionne bien mieux. Et ce n’est pas la faute de l’acteur, qui était parfait.»
https://www.youtube.com/watch?v=YfTFHBlt5eQ
Generation Wolf
En salle le 14 octobre