Culture

Game of Thrones: Derrière le mur

Chef de file mondial en effets visuels pour le cinéma et la télévision, la firme montréalaise Rodeo FX a fait sa marque en travaillant sur la populaire série Game of Thrones.

Pour la saison 7, diffusée l’été dernier, la boîte montréalaise a notamment eu pour mandat (attention: divulgâcheurs!) de détruire une partie du fameux mur (dragon à l’appui) qui empêchait l’armée des morts d’entrer dans les Sept Royaumes, en plus de concevoir la bataille navale entre les flottes de Yara Greyjoy et de son oncle, le méchant et moustachu Euron.

En attendant la huitième et dernière saison, prévue pour 2019, Métro s’est entretenu avec Matthew Rouleau, superviseur des effets visuels pour Rodeo FX.

Quelle charge de travail la série Game of Thrones représente-t-elle pour vous?
Une saison de Game of Thrones représente environ 8 mois de travail pour une centaine d’artistes à temps plein, soit 40 heures par semaine et plus. C’est gigantesque, un de nos plus gros projets. Il y a une quinzaine d’entreprises en effets visuels dans le monde qui travaillent en même temps sur Game of Thrones. Ce serait impossible pour une seule boîte de faire ça toute seule.

Comment se fait la répartition des tâches?
Chaque entreprise a sa spécialité en animation. Par exemple, nous sommes spécialisés en environnements numériques et en créatures. Joe Bauer, qui supervise l’ensemble des effets spéciaux de Game of Thrones, a pour tâche de trouver des entreprises afin de combler ses besoins. À partir du scénario, il choisit les boîtes en fonction de leurs forces.

Avez-vous une certaine liberté créative dans un tel projet?
Pas vraiment. Tout d’abord, la série existe depuis un bon moment: la facture visuelle est déjà bien développée et notre travail doit s’intégrer dans ce monde bien défini. Si de nouveaux environnements s’ajoutent, comme le mur de glace à Eastwatch-by-the-Sea, ça se fait en préproduction. Avant même de tourner, il y a des artistes sur place qui élaborent des concepts. Lorsque notre travail commence, l’aspect créatif est déjà réglé. Notre travail, c’est l’exécution. C’est bien, puisqu’on n’a pas à se poser de questions pendant le processus.

La technologie a énormément évolué au cours des dernières années. Sommes-nous arrivés au point où on peut tout faire en animation?
Tout est possible, mais est-ce que tout est crédible? Pas nécessairement. Par exemple, recréer des êtres humains en 3D, c’est faisable, mais de là à les faire bouger et à faire croire que c’est un acteur, il y a encore du chemin à parcourir. On commence à réussir à le faire: Blade Runner 2049 y est parvenu, mais c’est encore très difficile. Les prises de vue réelles ont encore leur place. Je pourrais prêcher pour ma paroisse et dire qu’on peut tout faire en effets visuels, mais je ne pense pas que ce soit la bonne approche. On devrait tourner le plus possible pour avoir aussi des plans de caméra réalistes. C’est toujours plus réussi si on peut travailler sur du concret.

Est-on automatiquement fan de Game of Thrones lorsqu’on travaille sur l’émision?
Pas nécessairement. Il y a bien sûr des gens qui sont très fans dans l’équipe. Ils ne sont pas toujours contents de voir à l’avance ce qui s’en vient. Personnellement, je travaille sur ce projet depuis quatre ans, mais je suis tellement impliqué que l’émission m’intéresse plus ou moins. Peut-être plus tard, mais pas pour l’instant.

Avez-vous commencé à travailler sur la saison 8?
Le début du tournage de la saison 8 est retardé. Aucun travail concret n’a été amorcé. De toute façon, ce n’est pas le genre de choses dont on peut discuter.

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