Toutes les entrevues comportent leur lot d’inconnu. En décembre dernier, j’ai eu le plaisir de rencontrer Matisyahu, un juif hassidique, véritable beat-box humain, qui chante du reggae.
Comme il est très pratiquant, je ne savais pas nécessairement à quoi m’attendre. Il suffit parfois de très peu pour qu’une question ou un geste soit mal perçu. D’ailleurs, je ne lui ai même pas serré la main, de peur que ça soit mal interprété…
Matisyahu fait les choses différemment et je l’ai constaté à mon arrivée dans sa loge au Métropolis : atmosphère zen, bougies, thé au gingembre, mais surtout, aucune trace d’alcool ou de groupies.
Pour cette tournée, le chanteur voyage de ville en ville avec une roulotte pour pouvoir passer plus de temps avec sa famille. De plus, partout où s’arrête sa tournée, il rencontre des étudiants juifs pour s’adonner avec eux à une prière de groupe. Parlant de prière, Matisyahu ne monte jamais sur scène sans avoir fait la sienne.
Paradoxal
Ne vous fiez surtout pas aux apparences, Matisyahu ne fait pas dans la musique traditionnelle juive, ce qui peut paraître paradoxal. En réalité, il n’en est rien, puisque le reggae rejoint la religion dans son message : un message d’amour, de paix et de communauté et Matishyahu veut tenter de réunir les gens au lieu de les diviser.
Le chanteur a toujours été amateur de reggae, mais son cheminement personnel l’a toutefois poussé à adopter le mode de vie et les valeurs orthodoxes.
Au grand dam des critiques de sa communauté, il a tout de même réussi à combiner à sa manière sa foi et la musique …
Attrait universel
Les critiques se sont finalement tues, constatant que Matisyahu réussissait à rejoindre les jeunes quelle que soit leur race ou religion, tout en respectant son propre culte.
L’artiste et homme de foi réalise qu’il a un rôle à jouer, mais il est conscient qu’il ne peut pas plaire à tous…
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Samedi à 16 h
Dimanche à 17 h 30
À MusiquePlus