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Culture

David Jalbert met cartes sur table

Geneviève Vézina-Montplaisir - Métro

Le moins qu’on puisse dire, c’est que David Jalbert ne pratique pas la langue de bois et qu’il n’a pas la langue dans sa poche. Le chanteur, qui fait sa rentrée montréalaise cette semaine, parle avec son cÅ“ur et sans détour quand vient le temps de discuter de musique ou de son parcours de vie, qui n’a pas toujours été facile.

Peu soucieux de bien paraître et ignorant le qu’en-dira-t-on, l’auteur, compositeur et interprète poursuit son rêve, celui de se tailler une place comme artiste québécois francophone.

David Jalbert n’a que 28 ans, mais il est marié et père de trois enfants.Il n’a pas terminé son secondaire, a eu de la difficulté à l’école et travaillait 70 heures par semaine dans l’entreprise familiale avant de lancer son premier disque, Des histoires.

L’album propose des chansons rock-folk-pop et il a fait bonne figure dans les palmarès depuis sa sortie, il y a tout juste un an. Ainsi, le deuxième extrait de l’opus, Souvenirs d’enfance, tourne abondamment à la radio.

Mais loin de lui monter à la tête, le récent succès de David Jalbert lui permet d’avoir les idées claires quant à sa carrière.  «Je vais faire de la musique aussi longtemps que ça me rendra heureux, dit le chanteur, qui a passé la plus grande partie de sa vie dans la ville de Mascouche et qui vit maintenant à Saint-Lin. Quand ça ne marchera plus, je vais m’en aller. Je n’ai pas envie d’insister. Si les gens ne veulent pas me voir la face, ils ne la verront pas, c’est tout!»

Voilà, c’est dit, David Jalbert met cartes sur table! Le chanteur affirme aussi qu’il n’a pas d’orgueil à ce sujet et que si sa carrière musicale bat un jour de l’aile, il retournera à son ancien emploi, qui consistait à fabriquer et à vendre des matelas.

Québécois et fier de l’être
Mais pour l’instant, pas de souci à se faire, le jeune homme a le vent dans les voiles. On le compare déjà à Beau Dommage, aux Cowboys Fringants, à Kaïn, à Vincent Vallières ou aux Vilains Pingouins.

Le principal intéressé, qui cite aussi Les Colocs parmi ses sources d’inspiration, en est très flatté, d’autant plus que tous ces artistes sont Québécois et qu’il se targue de faire de la musique québé­coise et non francophone.

«Je veux que les gens sachent que David Jalbert fait du québécois, pas du francophone, affirme-t-il. Je prône le joual. Je suis un gars du peuple. Je ne rêve pas d’une carrière en Europe. Je rêve d’une carrière au Québec, parce qu’il y a en  masse de monde à aimer ici.»

Quand le jeune homme réfléchit à ce qui lui arrive, il est le premier surpris du chemin qu’il a parcouru. Avant de s’accompagner à la guitare acoustique, Jalbert a sévi au sein d’un groupe punk hardcore, Big Joe. Il y chantait en anglais, mais il s’est vite lassé de voir ses textes revendicateurs noyés dans autant de décibels. Il a ensuite pris une pause de la musique pendant quelques années avant de recommencer à chanter des chansons de «bord de feu, de cul et de boisson», comme il dit.

«À un moment donné, je me suis dit que je pouvais passer aux choses sérieuses, explique David Jalbert. J’ai commencé à me pencher sur des groupes comme Les Colocs, les Cowboys Frin­gants ou Okoumé, qui étaient revendicateurs et qui, malgré leur musique plus calme, avaient un esprit punk.»

Aujourd’hui, celui qui affirme que la musique lui a permis de faire la paix avec lui-même est fier de dire que le vidéoclip de Souvenirs d’enfance a été vu 100 000 fois sur YouTube et que des chansonniers commencent à la chanter dans des bars de Berthier ou de Rimou­ski. Il affirme aussi qu’il fait des appels-surprises à ceux de ses fans qui lui écrivent et qui lui laissent leur numéro de téléphone. «Je ne fais pas de demi-mesure, calme-t-il. Je suis un extrémiste!»

David Jalbert
Cabaret Juste pour rire
Jeudi à 20 h

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