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Culture

La leçon de persévérance de Bernard Lachance

Geneviève Vézina-Montplaisir - Métro

Après des années de dur labeur, passées à vendre ses billets de spectacles et ses disques un à un, Bernard Lachance voit enfin sa persévérance récompensée. Un peu plus d’une semaine après s’être produit au Chicago Theatre et un peu plus d’un mois après avoir été invité à l’émission d’Oprah Winfrey, le chanteur présente son premier album à paraître sous une étiquette de disques, While I Remember You.

Le buzz médiatique entourant le phénomène Bernard Lachance, qui donne dans la pop-classique, l’interprète ne l’a pas volé. Depuis le premier spectacle qu’il a produit lui-même en 1994 à Montmagny, son patelin, le jeune homme a travaillé d’arrache-pied pour se faire connaître.

Avec une technique de vente de bien à lui – il loue une salle de spectacle, aborde les gens dans la rue vêtu d’un t-shirt où est imprimé le plan de la salle et vend ses billets un à un -, le téméraire rêveur a réussi à se produire devant des milliers de personnes au Capitole de Québec (1997), au Centre Bell (2003), au Massey Hall de Toronto (2007) et plus récemment au Chicago Theatre.        

Le chanteur raconte avoir ressenti de la pression lors de dernière prestation, qui a eu lieu le 6 juin.

«C’était mon 11e spectacle à vie, souligne le jeune homme de 35 ans. C’était un gros show, avec mon nom sur le billet. C’était mon deux­ième en anglais et mon premier aux États-Unis. La pression était forte, mais ça s’est bien passé.»

Pourquoi a-t-il voulu se produire à Chicago où on ne le connaissait ni d’Ève ni d’Adam? Dans l’espoir de pouvoir être invité à l’émission d’Oprah, enregistrée dans cette ville!

«Tout ce qui est arrivé s’est passé comme je l’avais imaginé, affirme-t-il. Le 21 mars, j’ai mis une vidéo sur You­Tube dans laquelle j’invitais Oprah à mon spectacle en lui montrant, sur mon t-shirt, les deux places que je lui avais réservées. Le 22 mars, à ma première pratique avec mes 300 choristes [recrutés par des petites annonces dans les journaux], je leur ai présenté la vidéo, et il y a une des choristes qui l’a montrée à une animatrice radio populaire de Chicago. L’anima­trice a aimé mon histoire et elle s’est mise à parler de moi tous les jours. Une des membres de l’équipe d’Oprah l’a entendue, et mon histoire s’est rendue à elle.»

Bernard La­chan­ce n’a toutefois pas gardé beaucoup de souvenirs de son passage sur l’un des plateaux de télévision les plus courus au monde, le 5 mai. Sub­mergé par l’émotion, il ne se souvenait de rien après l’enregistrement. C’est après coup, en re­voyant les images de son passage au Oprah Winfrey Show, que le Québécois a compris l’ampleur de la chose.   

«Quand j’ai regardé l’émis­sion, j’ai trouvé qu’elle avait eu l’air d’aimer mon histoire, se souvient-il. C’est incroyable quand j’y pense, j’ai vraiment été chanceux.»

L’impact d’Oprah
Sa participation au Oprah Winfrey Show a eu un grand impact sur la carrière du chanteur. En plus de voir tous les billets pour son concert au Chicago Thea­tre s’écouler, Bernard Lachance a attiré quelques curieux de l’industrie.

«J’ai reçu des courriels de partout dans le monde, dit-il. Il y a aussi deux personnes de New York qui sont venues me voir : un producteur de spectacles et un producteur télé qui m’a proposé quelque chose d’intéressant dont je ne peux pas parler pour l’instant…»

L’interprète, qui avait déjà produit lui-même deux albums, s’est aussi vu offrir un contrat de disque avec la compagnie Isba Music, une filiale d’Universal Music.

Il présente donc While I Remember You, qui était déjà endisqué, mais qui n’avait jamais été en vente dans les magasins. Lachance en avait déjà vendu quelques copies au Québec, ainsi qu’à Times Square où il avait trouvé quelques preneurs après avoir fait écouter des extraits aux passants avec son baladeur, une au­tre de ses techniques de vente!

«While I Remember You est mon troisième album, mais dans mon cÅ“ur, c’est le premier parce qu’il y a des chansons originales, avec des vrais musiciens, dit-il. Il y a deux reprises, Nessun Dorma de Puccini et Les moulins de mon cÅ“ur de Michel Le­grand. Tous les autres titres, je les ai reçus après avoir passé une petite annonce dans le magazine Billboard. J’en ai reçu 300. Rainfall vient de Londres. Here’s to You d’Al­le­ma­gne, La Mia Stella, de Saint-Léonard, et Rage, de New York!»

Avec ce nouveau contrat de disque, on pourrait penser que Lachance est enfin libéré d’un gros
fardeau, mais le principal intéressé, qui pense  accrocher bientôt son t-shirt, est, avec le recul, content d’avoir emprunté le chemin le moins fréquenté.

«Si j’avais eu une maison de disques, je ne serais jamais allé à l’émission d’Oprah, assure l’ancien étudiant du Conservatoire de musique de Québec. Il n’y a pas une maison de disques qui m’aurait laissé faire quelque chose d’aussi fou. Il y a en, des maisons de disques qui ont voulu m’offrir un contrat dans le passé, mais je voulais signer avec une compagnie qui pouvait m’amener à l’international.»

Désormais, «the Sky is the limit» pour le chanteur qui aspire à une carrière «normale» et «payante», lui qui a investi tous ses avoirs dans son rêve.

«Là, je suis embarqué dans la parade, clame-t-il fièrement. Les gens me connaissent. J’ai eu mon buzz, et mon album est dans les magasins. Maintenant, je vais devoir travailler pour mousser ma carrière.»

While I Remember You
En magasin dès demain

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