Culture

Le jeu: retour sur une saison de télé absurde

Le jeu à TVA

Le jeu à TVA

Cette semaine, TVA présentait le dernier épisode de la première (et on l’espère dernière) saison de sa série Le jeu et, n’ayons pas peur des mots, c’était une déception sur toute la ligne.

J’en parlais plus tôt cet automne après les premiers épisodes et je concluais en vous recommandant de ne pas visionner cette nouveauté sur la grille de TVA. Moi, j’y suis resté et c’était mes calories vides de la semaine. Même si je n’aime pas l’expression, c’était la définition même d’un plaisir coupable alimenté par une curiosité morbide.

Pourtant, Le jeu effleurait des sujets intéressants. La cyberintimidation chez les ados, notamment, était au centre d’une des bonnes intrigues de la saison. Pour le reste, par contre, on s’est rapidement perdu dans un récit maladroit et miné de clichés, incluant un placardage des incels en fin de parcours.

Maintenant que le tout est terminé, on peut revenir sur la finale de lundi et tirer quelques conclusions. Alerte aux divulgâcheurs, je risque de vous vendre quelques mèches – même si dans le fond, je vous rends service si ça vous dissuade de poursuivre votre visionnement.

Lors du dernier épisode, donc, Marianne (Laurence Leboeuf) découvre l’identité de son agresseur, les gens impliqués dans ses tourments et elle se fait physiquement attaquer dans son chalet, comme dans un film d’horreur des années 80. Le suspense se transforme en duel physique et la série déjà pas très subtile se coule des pantoufles en béton avant de faire un dernier grand saut devant nos yeux – tout ça parce qu’un collègue était jaloux d’un trophée remporté par Marianne.

Ouf!

Avec cette fin heureuse tarabiscotée, Le jeu se termine en laissant plusieurs intrigues sans réponse. En fait, la grande majorité des pistes de la saison ne mène à rien et on boucle le récit principal de la série avec des motivations maladroites et confuses.

Quand on souligne l’excellence d’une série, on parle souvent de l’attention aux détails. Par exemple, Le jeu cite littéralement Mr. Robot dans sa finale quand l’un des personnages parle de piratage informatique. Mr. Robot a fait fureur il y quelques années avec sa plume précise et l’interprétation inspirée de Rami Malek avant qu’il ne tombe sous la prothèse dentaire de Freddie Mercury. Le jeu est conscient de cette réalité et choisit, malgré tout, l’écriture paresseuse et la réalisation machinale.

Parce que Le jeu n’avait clairement pas les moyens de ses ambitions.

Je n’étais pas le seul à suivre Le jeu avec une main devant le visage, les doigts entrouverts comme on regarderait un accident de voiture sur l’autoroute. Les jeunes loups provoquait la même réaction, mais Le jeu n’a clairement pas obtenu les succès de la série de Réjean Tremblay.

Ne soyez pas surpris si la série disparaît sans laisser de traces et, sur son CV., Leboeuf ornera son année 2018 d’un trou blanc au lieu de souligner sa participation à ce désastre de notre petit écran.

Dommage.

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