lang="fr-FR" > Viggo Mortensen va au bout de ses limites dans The Road
Culture

Viggo Mortensen va au bout de ses limites dans The Road

À écouter Viggo Mortensen parler du long métrage The Road (La route), l’adaptation au grand écran du best-seller qui a valu à Cormac McCarthy le prix Pulitzer, on pourrait croire que l’acteur a lui-même vécu les terribles épreuves que raconte le roman. «À la fin, j’ai éprouvé une grande satisfaction en me disant que j’avais survécu au tournage, déclare-t-il. Si le film connaît du succès, tant mieux. Mais ce que je retiens surtout de cette expérience, c’est qu’elle m’a poussé à la limite.»

Aux États-Unis, The Road obtient un franc succès, et on dit même que Morten­sen pourrait bien rafler un Oscar pour le rôle qu’il y tient, soit celui d’un père dont le nom n’est jamais prononcé au cours du film et qui tente de survivre avec son fils (joué par le nouveau venu Kodi Smit-McPhee) en sillonnant des autoroutes américaines dévastées dont les abords sont infestés de cannibales. Cela parce que plus rien ne pousse sur Terre à la suite d’un cataclysme dont la cause n’est jamais révélée au spectateur.

Pourtant, au départ, l’acteur ne voulait pas du rôle. «J’étais réticent, avoue-t-il. J’ai d’abord répondu que ça ne m’intéressait pas. J’ai expliqué à mon agent que j’étais trop fatigué pour me lancer dans un tourna­ge. Puis, j’ai pris connaissan­ce du scénario et je me suis dit : « Mais, au fond, être épuisé convient parfaitement au film. »»

Une démarche revue
Après avoir accepté le rôle, Viggo Mortensen a entamé sa préparation en procédant selon ses habitudes.«J’ai essayé de faire des choses qui pouvaient m’aider à entrer dans la peau du personnage. J’ai écouté certaines musiques et regardé certains films afin de me placer dans un état d’esprit qui pouvait me permettre, selon moi, d’accéder aux émotions très particulières qu’éprouve mon personnage», raconte-t-il. Mais le comédien s’est vite rendu compte qu’en suivant son approche habituelle, il n’arriverait à rien de probant. «Ça ne ressemblait à aucun autre de mes rôles en termes, je dirais, d’abandon. Pour jouer ce père, je devais être nu émotivement», dit-il.

Un tournage difficile
The Road a été filmé dans des coins reculés de la Pennsylvanie, de l’Oregon et de la Louisiane, ce qui a exposé la distribution et l’équipe aux intempéries. Mortensen insiste sur le fait que ce sont précisément ces conditions de tournage difficiles qui ont permis à son jeu d’atteindre le degré de justesse qu’il recherchait. «Quoique nous n’ayons pas du tout aimé ça, le fait d’avoir eu si froid et d’avoir été si souvent trempés et fatigués nous a aidés, dit-il. Ce film aurait pu avoir un budget plus important et être réalisé à l’aide d’un écran bleu, mais le résultat n’aurait pas été le même sur le plan émotif. La difficul­té du tournage nous a poussés dans nos derniers retranche­ments.»

Pour Viggo Mortensen, une scène ressort particulièrement du lot quand il songe à cette épreuve.Vers la fin du film, son personnage traverse un bras de mer pour se rendre sur une épave où il espère trouver de la nourriture. L’acteur a donc dû nager, complètement nu, dans une mer démontée.«Il faisait très froid, se souvient-il. J’ai demandé qu’on reprenne la scène, mais l’équipe a refusé. Ils étaient terrifiés. Il y avait des ambulances sur le plateau, prêtes à intervenir. L’eau était à peu près à 5 degrés C, et l’air était à la même température.» «Après avoir mis un peignoir, je me suis assis dans l’une des ambulances et j’ai dit : « Faites-moi signe quand vous serez prêts à tourner! »» ajoute-t-il en riant.

The Road
En salle dès aujourd’hui

Articles récents du même sujet

Exit mobile version