Culture

Caroline Néron: La bombe s'assagit

Après avoir essuyé de dures critiques à la sortie de son deuxième album, Caro­line Néron lance Le destin, un troisième opus qui renoue avec le style de ses premiers pas en chanson. La chanteuse, actrice, productrice, bombe sexuelle, entrepreneure et nouvelle maman depuis six mois affirme ne pas avoir abandonné le style R’n’B plus sexy de son second CD à cause des mauvaises critiques. Nous avons rencontré Caroline Néron, femme aux mille chapeaux, dans un café de la Petite Italie.

Pourquoi avez-vous décidé de revenir au style de votre premier album avec Le destin?
J’ai toujours été attirée par les balades. Les artistes qui m’ont beaucoup infuencée, c’est Billy Joel, Lionel Richie. Par contre, j’ai toujours aimé la pop anglo, comme Madonna, Michael Jackson, Justin Timberlake, tous ceux qui font de la pop R’n’B. Mon deuxième album a été un trip durant lequel j’ai appris énormément. Je l’ai fait avec tout mon cÅ“ur. Je crois qu’en tant qu’artiste, tu dois être intègre avec tes idées et tes pensées. Ça a par contre été très mal reçu…

Qu’est-ce que ça vous a fait?
J’ai été très déçue, car on s’est beaucoup limité à la pochette de l’album pour le critiquer. Tout ce qu’on entendait tournait autour du fait que les photos étaient trop sexy. J’ai l’impression qu’on n’a même pas écouté la musique et les paroles.  

Vous êtes une des rares personnalités québécoises qui ose jouer la carte sexy. Pourquoi sommes-nous aussi frileux, au Québec, de ce côté?
Parce qu’on est un petit marché. On est plus frileux parce que les artistes sont plus accessibles. Il y a moins de distance entre les vedettes et le public, et c’est la même chose avec la critique. Je ne pense pas que c’est le public que ça choque, car il est habitué avec les stars américaines, entre autres. Je ne suis pas plus sexy que Beyoncé ou Madonna. Au contraire.

Étant maintenant maman, pensez-vous faire encore des clips osés et des photos comme vous l’avez fait pour Summum, par exemple?
La photographie est un art que j’adore. Quand tu aimes la photo, tu aimes les choses qui dérangent tant que ça reste de bon goût. Je suis peut-être moins pudique que notre critique. J’ai posé nue pour la cause du cancer du sein pendant que j’étais enceinte, et c’était la première fois que je montrais mes seins. C’est un peu ça que je trouve drôle. Autant on me considère comme étant vraiment sexy, autant je suis une des artistes qui n’ont jamais fait de nudité. Je n’ai jamais été complètement nue. Pourtant, j’ai montré mes fesses dans un film et ça a dérangé comme si j’avais fait un porno.

Il y a des artistes qui dérangent plus que d’autres. Pour­quoi? Je n’essaie pas de me l’expliquer, mais je réalise que je fais partie de ceux qu’on aime critiquer. Et, sincèrement, pourvu que ça ne m’enlève pas mon intégrité – dans le sens où je n’essaierai pas de changer pour plaire à la critique -, ça ne me dérange pas. Alors oui, pour répondre à ta question, sûrement que je vais en refaire, des photos sexy.

On a dit de ton deuxième album que tu revenais sans pudeur et sans retenue. Que dira-t-on de ton dernier?
Je ne sais pas et je n’y pense pas. Mais j’aimerais vraiment que les gens prennent le temps d’écouter l’album. Pour moi, les paroles sont très importantes. Mes chansons sont là pour faire du bien et faire réfléchir. Je voudrais donner une sorte d’espoir et un certain réconfort aux gens. J’aimerais faire du bien, finalement. Mais qu’est-ce que les gens diront? On verra.

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