Une adolescente autochtone néo-écossaise et ses camarades de classe ont été acclamés par le chanteur Paul McCartney pour leur reprise de la chanson Blackbird des Beatles dans leur langue traditionnelle, le Mi’kmaq.
Avec l’aide de ses professeurs d’Eskasoni, en Nouvelle-Écosse, Emma Stevens, 16 ans, et ses camarades de classe, ont enregistré une version acoustique de cette célèbre chanson du White Album pour attirer l’attention sur le risque de disparition des langues autochtones dans le monde.
Blackbird, écrite et enregistrée en 1968 par Paul McCartney, avait été composée en hommage au mouvement des droits civiques aux États-Unis.
Une vidéo de l’enregistrement publiée sur YouTube a été vue plus d’un demi-million de fois, suscitant la réaction enthousiaste de l’auteur de la chanson écrite il y a plus de 50 ans.
«Il y a une version incroyable chantée par une Canadienne sur YouTube, dans sa langue traditionnelle. C’est très cool, regardez-la», a lancé Paul McCartney à la foule lors d’un concert récent à Lexington, dans le Kentucky.
Mardi, le premier ministre canadien Justin Trudeau a partagé la chanson sur son compte Twitter, évoquant les félicitations de Paul McCartney et enjoignant les internautes à l’écouter.
«Nous espérons que cet enregistrement sensibilise à l’importance de préserver les langues et les cultures indigènes», a indiqué à l’AFP son professeur de musique, Carter Chiasson, qui a organisé l’enregistrement.
«Tant d’entre elles sont en danger et pourraient disparaître en l’espace de quelques générations», a-t-il déploré.
«Ma culture est une des choses les plus importantes de ma vie», a déclaré pour sa part Emma Stevens à CBC.
«La partager avec d’autres personnes à l’extérieur de la communauté (…) leur donne une perspective différente et leur montre que notre langue est très belle», a-t-elle précisé.
Plus de 70 langues indigènes sont toujours parlées par 260 000 personnes au Canada, sur une population totale de 1,6 million d’autochtones, selon le gouvernement fédéral.
Les trois quarts de ces langues sont considérées comme étant en danger de disparition par l’UNESCO.
Le rapport final d’une commission d’enquête publique sur les meurtres et disparitions de femmes autochtones a recommandé lundi au gouvernement de reconnaître les langues autochtones comme langues officielles au Canada, à l’instar du français et de l’anglais.
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