L’échelle de Beaufort, ça vous dit quelque chose? C’est l’échelle de mesure dont se servent les météorologues pour décrire la vitesse moyenne du vent. Très utile en milieu maritime. Ici, aux Îles-de-la-Madeleine, on y accorde la même importance qu’on prête à Montréal au facteur humidex dans le métro.
Première semaine de tournage terminée pour le film La peur de l’eau. Une expérience hallucinante. Première constatation : quand t’es perdu au milieu de la mer, tu t’inclines devant les forces de la nature! Cette semaine, l’équipe de réalisation a dû faire des acrobaties pour terminer certaines scènes dans la même lumière et les mêmes conditions météo.
Je vous rappelle qu’en cinéma, une scène de trois minutes à l’écran peut facilement prendre six heures à tourner. Mais en six heures aux Îles, t’as le temps de sortir tes gougounes, ton parapluie, ton Kanuk, ta crème solaire, ta camisole et tes bottes Sorel. Sans parler du vent. Toujours là. Toujours prêt. C’est le paradis des kite-surfeurs. Le spectacle de leurs voiles dans le ciel est très joli.
Mais ici, la notion de vent n’est pas la même qu’en ville. Vous savez, quand on voit juste les cheveux dans la face de Colette pendant son bulletin, avec des vents de 50 km/h, ici, on ne parle pas encore de vent, mais de brise. Mario, le preneur de son, ne s’en plaint pas trop, mais c’est probablement compliqué pour lui. Je ne m’en fais pas, c’est un pro! Par contre, il ne reste plus beaucoup de cheveux sur la tête d’Émilie, l’assistante à la réalisation! Et l’ouragan Igor qui approche…
C’est drôle, les insulaires ont un gros «bof» rassurant écrit dans la face quand on leur parle de vent de près de 80 km/h. Il n’y a que les étrangers qui s’énervent avec ça! Bref, la même scène – la scène finale, de surcroît! – a dû être tournée sur trois jours! On n’y verra que du feu. Ça s’appelle la magie du cinéma. Au passage, merci de nous suivre en aussi grand nombre sur la page Facebook du film, ça promet pour la suite!