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Culture

Sous hypnose avec Vanessa Paradis

Avec sa silhouette frêle, son sourire moqueur, ses bouclettes dorées et sa paire de skinny jeans, Vanessa Paradis a encore l’air d’une gamine. Mais sur scène, elle témoigne de la maîtrise et du savoir-faire d’une femme d’expérience, d’une artiste qui a 25 ans de métier derrière la cravate. Hier soir, à la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts, cette combinaison des deux facettes de sa personnalité s’est avérée être une arme redoutable.

Ce n’est pas parce qu’elle propose des versions dites épurées de ses chansons que Vanessa s’est présentée à Montréal avec une équipe réduite. Sur scène, la belle était accompagnée de huit musiciens, dont Albin de la Simone, l’homme derrière les sublimes arrangements qui viennent enrichir son répertoire.

Oubliez les synthétiseurs démodés de Marylin & John.  Cette ballade tirée du tout premier album de la star, sorti en 1987, renaît grâce à un somptueux quatuor à cordes qui lui apporte une touche de sobre élégance.

La complicité qui lie la star à ses musiciens est belle à voir. En milieu de concert, le plaisir qu’ils éprouvent à jouer Sunday Mondays en formation acoustique est contagieux. Parmi les relectures les plus réussies, citons celles de Be My Baby (alors que l’originale, écrite par Lenny Kravitz, présentait un esprit rétro 1960, celle proposée hier évoquait le Far West) et de Joe le taxi, feutrée et sensuelle.

On se laisse facilement envoûter par l’étoile de la chanson française. Et pas seulement à cause de la musique. Même sans son, Vanessa Paradis nous aurait sans doute hypnotisés du début à la fin du spectacle grâce à la douceur de ses déhanchements, à sa façon de balancer sa crinière de chaque côté, à sa gestuelle empreinte de grâce et aux positions qu’elle adopte sur son tabouret.

Il fallait la voir arquer le dos pendant Dans mon café – les cuisses légèrement ouvertes – pour constater l’étendue de son pouvoir. Impossible de la quitter du regard. Vanessa n’a peut-être pas l’organe le plus puissant qui soit, mais elle se distingue de ses consÅ“urs par son ton étonnamment juste, fort agréable à l’oreille et unique en son genre. Certes, sa propension à articuler les mots à moitié peut en irriter certains (voire plusieurs), mais elle lui confère un style quasi inimitable.

Vanessa Paradis n’a vraiment pas commis de faux pas durant le concert. On lui reprochera toutefois de s’être attaquée au célèbre Hallelujah de Leonard Cohen, une pièce mille et une fois reprises à laquelle sa trop petite voix n’a pas su rendre justice. Bonne nouvelle pour les malheureux qui ont raté le concert : vous pourrez vous consoler en vous procurant Une nuit à Versailles, un CD live sorti l’an dernier.

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