Si le MC de Brooklyn MC Talib Kweli le voulait, il pourrait vivre des redevances de son travail passé. Et s’il le faisait, ses fans comprendraient sans doute. Son premier effort, Quality, Reflection Eternal, sa collaboration avec le DJ et producteur Hi-Tek, et celle avec Mos Def, Mos Def & Talib Kweli Are Black Star, sont perçus comme des classiques qui ont influencé une génération de «rhymers». Mais surfer sur la vague nostalgique, ce n’est pas son style.
Kweli livre la marchandise depuis le début de sa carrière, avec un flot quasi constant de musique et de spectacles. Avec son sixième album solo, Prisoner Of Conscious, qui inclut des apparitions de Melanie Fiona, de Kendrick Lamar, de Miguel, de Curren$y et de Busta Rhymes, il espère surpasser les attentes de son fidèle public. Le fait d’avoir des fans si connectés sur ses classiques représente-t-il un poids sur sa créativité?
«C’est plutôt une bénédiction que les gens aiment ce que j’ai fait avant, et ça devient un défi, répond-il. Il faut suivre le courant. Je pourrais faire des spectacles, dire “Non, foutez-moi la paix avec ces vieilles merdes!” et être frustré. Ou je peux distiller cette énergie à l’aide des nouveaux trucs que je présente.»
Le désir d’évoluer de Kweli l’a aussi a mené à explorer de nouvelles avenues créatives. Il finalise présentement son premier livre et s’occupe de son groupe avec Res, Idle Warship, tout en poursuivant sa plus récente passion : être DJ. La transition derrière les tables tournantes a d’ailleurs eu un effet intéressant sur sa musique. «Ce n’était pas intentionnel, mais je mentirais si je disais que ça n’a pas influencé mon style, avoue-t-il. Quand j’ai commencé à composer ce disque, je voulais faire un truc qui se concentrerait sur la musicalité, pas forcément un truc qui deviendrait un succès dans les clubs. Mais je pense qu’être DJ m’a aidé à être plus conscient de certains rythmes et de ce qui fait bouger les gens!»
Talib Kweli au Festival hip-hop de Montréal
Au Club Soda
vendredi à 22 h