Culture

Critiques CD du 26 au 30 mars

Cette semaine, l’équipe de Métro a écouté les derniers albums de Lisa LeBlanc, Soké, Band of Skulls, Gurrumul, The Mars Volta et David Boily.

Défoulant
Lisa LeBlanc
Lisa LeBlanc (4/5)

Lisa LeBlanc est de ces artistes qui ne laissent personne indifférent. On aimera passionnément ou on détestera… Dans notre cas, c’est l’amour fou! Comment ne pas se laisser charmer par ces textes crus et désinhibés, qui feront écho aux peines d’amour et donneront envie aux cœurs brisés de s’époumoner avec Lisa que «Peut-être que demain ça ira mieux, mais aujourd’hui, ma vie c’est d’la…» Comment résister à cette voix singulière, à cet accent acadien, à ces mélodies au banjo un peu rugueuses, parfaites dans leur imperfection et tellement entraînantes? On adore, tout simplement!
— Jessica Émond-Ferrat


En attendant l’été
Soké
Cellules (3,5/5)

Avec des textes et des rythmes à délier les jambes les plus engourdies, le reggaeman Soké couche un avant-goût de l’été sur Cellules. Du reggae keb? 14 «oui» catégoriques comme autant de pièces qui le revendiquent. La plume de Soké, très premier degré et ponctuée de «yo», «baby» et autres «nanas», n’arrive pas à chasser l’enthousiasme, d’autant plus que Zacharie Raymond – son vrai nom – maîtrise la rime. Les influences hip hop et la touche électro bonifient ce second effort quadrilingue (français, anglais, espagnol et patois jamaïcain). Un disque à trimballer à la plage, ou à glisser dans le lecteur entre deux pintes de blanche par une chaude nuit d’été.
— Charles-Éric Blais-Poulain


Bon, mais…
Band of Skulls
Sweet Sour (3,5/5)

Le deuxième album de Band of Skulls, Sweet Sour, est plutôt bon. Les voix du guitariste Russel Marsden et de la bassiste Emma Richardson se complètent à merveille. Au cours des premières pièces, l’équilibre entre guitare lourde et douce mélodie est atteint. Mais, Sweet Sour finit par s’essouffler, surtout que le trio anglais conclut son effort avec trois balades sur les quatre dernières chansons. Une décision qui nous laisse une fausse impression de l’œuvre une fois l’album terminé. N’empêche, des morceaux comme Bruise et The Devil Takes Care of His Own valent le détour. La formation se produit demain au Théâtre Corona.
— Mathieu Horth-Gagné


Planant
Gurrumul
Rrakala (3,5/5)

En 2008, Gurrumul, un aborigène alors inconnu, étonnait le monde entier avec son premier album éponyme chanté en yolngu. La magie opère toujours avec ce second opus. Si on ne comprend pas toujours la poésie des textes, ça n’empêche pas le chanteur de se brancher directement sur nos émotions. Le style est original et invite au voyage spirituel. Un bon mélange de folk mêlé à une voix presque religieuse.  La meilleure surprise : Wulminda, la rencontre de la musique classique et de la culture aborigène. Ce n’est pas pour rien que l’album est resté numéro un dans les classements de world music en Europe.
— Maxence Knepper


À apprivoiser
The Mars Volta
Noctourniquet (3,5/5)

Noctourniquet, sixième album studio signé The Mars Volta, part en force, avec The Whip Hand, un bordel de composition saccadée qui ferait pleurer de désespoir le fan de pop commerciale. Après Aegis, pièce aux sonorités «radioheadesques», Dyslexicon brasse la cage. En cours de route, toutefois, la donne change; le prog-rock de la bande texane se fait plus dilué et on s’étonne d’une forte présence de synthés. Avec un nouveau batteur à bord, TMV semble explorer de nouvelles avenues qui, à raison de 50-50, risquent soit de ravir, soit de décourager les fidèles. À écouter en attendant le retour d’At the Drive-In.
— Natalia Wysocka


Chansons hantées
David Boily
EPØ (3/5)

Ce premier album de David Boily, auteur-compositeur-interprète montréalais, nous plonge dans un univers où il fait nuit en permanence. Dominé par une guitare et un piano aériens, EPØ est un amalgame indie-folk pour le moins ténébreux. Une voix plaintive (mais jamais pleurnicharde), des textes torturés et une ambiance musicale un peu glauque… tout y est, et tout est fait avec finesse. La pièce d’ouverture (Feuilles mortes) est tout simplement mémorable. Toutefois, la déprime devient lourde au fil des six chansons. On se prend à chercher un rayon d’espoir parmi les ombres.
— Maxime Huard


Évaluation: 5/5 = Sublime, 4/5 = Recommandé, 3/5 = Bien, 2/5 = Moyen, 1/5 = Sans intérêt

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