lang="fr-FR" > Les vrais visages d’Unité 9
Culture

Les vrais visages d’Unité 9

Dès mardi, les fidèles d’Unité 9 renoueront avec les personnages de Lietteville pour une troisième saison. Et ils auront également la chance de découvrir des femmes qui connaissent réellement la vie dans le système carcéral grâce à Unité 9, le webdocumentaire.

«Ce sont des femmes qui sont super touchées par Unité 9 et par ce qu’on présente [dans l’émission] tous les mardis», a souligné hier, dans le cadre d’une rencontre de presse, Fabienne Larouche. «Ces femmes» dont parle la productrice ont réellement été en prison. Certaines d’entre elles purgent des sentences à vie. Et elles ont toutes accepté de se confier à la caméra d’Hélène Choquette dans le cadre d’Unité 9, le webdocumentaire. Dans cette série de 13 capsules d’une durée de 4 à 6 minutes chacune, qui sera lancée en même temps que la troisième saison du populaire téléroman carcéral, les protagonistes se vident le cœur sur leurs problèmes de toxicomanie, sur les sentiments qu’elles ont ressenti derrière les barreaux et sur le lien qui les unit avec l’extérieur: des enfants, des neveux, des parents. Parfois présents. Parfois, pas du tout.

Témoignant à visage découvert, ces femmes ne sont toutefois pas identifiées par leur nom. Et leur délit n’est pas non plus dévoilé. Pas parce qu’elles ne souhaitaient pas en parler, au contraire. «Elles assument totalement ce qu’elles ont fait», note Hélène Choquette. Non, si ces éléments ne font pas partie des confessions gardées au montage, c’est plutôt parce que la documentariste a souhaité «les préserver, les protéger» en quelque sorte, compte tenu du fait que la réinsertion est extrêmement difficile pour les ex-détenues. Et parce qu’elle ne voulait pas leur rendre la tâche encore plus ardue. «Elles ont purgé leur peine. Elles ont vécu leur procès. Elles ont payé cher pour ce qu’elles ont fait.»

Parmi celles qui se racontent dans le doc, on retrouve une ancienne agente d’immeubles, qui explique comment elle a soudain commencé à consommer «24 heures sur 24.» «Vous pensiez finir un jour en prison?» lui demande Hélène Choquette en voix hors champ. «Jamais. Dans un cercueil, oui. Mais jamais en prison.» Il y a aussi une jeune trentenaire originaire de Québec, abandonnée à 15 ans par son père, «au bord de la track de chemin de fer à Hochelaga-Maisonneuve». Devenue escorte, ayant surmonté une dépendance à l’héroïne remplacée par une autre à la morphine, elle raconte l’immense solitude qui a marqué son existence. Une solitude qui a été encore amplifiée lorsqu’elle s’est retrouvée emprisonnée. «Je n’ai jamais eu de visite en un an, à part la commission de libération conditionnelle», confie-t-elle.

«Il fallait que j’accepte ces femmes avec tous leurs défauts. Ce ne sont pas toutes des enfants de chœur.» – Hélène Choquette, réalisatrice

Hélène Choquette – qui, par le passé, nous a donné des documentaires tel Les discrètes, consacré aux sœurs de la Providence – souligne que ces femmes qu’elle a rencontrées se reconnaissent souvent dans les personnages d’Unité 9 imaginés par la scénariste Danielle Trottier. «Plusieurs s’identifient à Jeanne», ajoute-t-elle, faisant référence au personnage de dure à cuire incarnée par Ève Landry. Dans le webdoc, toutefois, ce côté «tough» craque, laissant entrevoir la tristesse, la fragilité, la douceur. «Je ne voulais pas les présenter comme des héroïnes, précise la réalisatrice. Mais ce sont des amies, des mères, des filles, des femmes. Et on voulait les entendre comme femmes. Pas comme détenues. On avait envie de parler de leur famille. Parce qu’elles ont des familles.»

Unité 9
À ICI Radio-Canada Télé
Le webdocumentaire
Dès mardi à 20 h

Articles récents du même sujet

Exit mobile version