Culture

Red Bull Bass Camp

Il faut rendre à César ce qui lui revient. En termes de marketing, l’exemple de Red Bull est un modèle unique et audacieux. J’en ai déjà parlé dans cette chronique. Des gens qui vendent un produit à la limite toxique, mais qui ont décidé de mettre l’argent de la pub là où ça compte. Contrairement à la plupart des marques qui décident de matraquer les gens en ventant leur produit, Red Bull a pris le champ gauche. Oui, il y a certaines publicités télé présentant de vulgaires dessins animés brouillons et ridicules qui n’ont que très peu de temps d’antenne, mais ce n’est pas tout. Au lieu de nous dire que leur produit est meilleur que les autres, ils ont décidé de nous faire rêver. Nous faire rêver en dépensant leur argent de la bonne manière. En aidant d’autres humains à se dépasser. En aidant d’autres humains à accomplir leurs rêves. Un genre de mécénat marketing moderne. On dira ce qu’on voudra sur le capitalisme de Red Bull; on dira que le seul désir de la compagnie est qu’on boive plus de son poison, mais il faut admettre que son modèle est plus intéressant qu’un billboard avec le spécial du mois à 2,99$.

Avec sa Red Bull Music Academy, la compagnie a décidé de donner à de jeunes artistes prometteurs les moyens d’évoluer en les mettant en contact avec des gens de l’industrie. Pendant deux semaines, les artistes sélectionnés ont accès à des séances de création, à des tables rondes et à des conférences avec de véritables légendes de la musique. Fort de sa popularité, l’événement, qui se produit une seule fois par année à l’international, a dû créer des versions supplémetaires dans plusieurs grandes villes du monde pour répondre à la demande. C’est ainsi que le Red Bull Bass Camp est devenu un rendez-vous annuel dans la région métropolitaine.

Mis à part les ateliers quotidiens qui auront lieu au Centre Phi avec les participants sélectionnés, le Bass Camp présentera quatre soirées mettant en vedette les «coachs» de cette édition. La légende du hip-hop de la côte ouest DJ Quick sera au Belmont le vendredi 27, mais juste avant, c’est Jacques Greene qui s’occupera de nous faire bouger à la SAT.

Malgré son jeune âge, Jacques Greene roule sa bosse depuis longtemps. Je me souviens de ses soirées mensuelles au défunt Coda sur Saint-Laurent en 2007-2008. On ne se rend pas compte que ce «p’tit gars de chez nous» est aujourd’hui un artiste établi et respecté un peu partout sur la planète. C’est grâce à l’internet et à sa vision originale de la musique électronique qu’il s’est créé un bon bastion de fans qui ne se limite pas à un seul fuseau horaire. Du house qui ne se gêne pas pour emprunter au R’n’B et au hip-hop, mais devient un hybride à la fois sensuel et dansant. Greene ne flashe pas beaucoup, mais il laisse sa musique parler par elle-même. Jusqu’ici, on peut dire que ça lui réussit très bien.

1201, boulevard Saint-Laurent

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