«En tant que citoyen, je considère que c’est un devoir aujourd’hui de s’engager pour l’environnement.» Cet engagement, pour Olivier D. Asselin, passe par le cinéma. Il nous offre donc Pipelines, pouvoir et démocratie, un documentaire brûlant d’actualité.
Le cinéaste, qui a toujours été fasciné par des causes sociales, présente aujourd’hui le portrait de quatre personnes qui militent pour changer les choses. Des gens comme l’écologiste André Bélisle et l’ancien ministre du Parti québécois Daniel Breton, qu’il a suivis pendant trois ans.
Des David qui se présentent dans l’arène contre des Goliath et se heurtent à leurs cuirasses impénétrables. «C’est à cause du déficit démocratique, explique le réalisateur en entrevue. Parce qu’au Canada, l’abandon de nos politiciens, de notre classe politique aux mains des lobbys de l’énergie est déjà rendu loin. C’est sûr que si, en plus de se battre contre des multinationales et leurs intérêts privés, il faut se battre contre les gouvernements du Québec et du Canada, la tâche est plus difficile.»
Les combats sont de tous les instants. Et ils sont critiques. Les consultations relatives au projet de pipeline Énergie Est vont débuter bientôt. Le changement de gouvernement au fédéral sème autant d’espoir que d’inquiétude, et bien des gens retiennent leur souffle en attendant de voir la suite des choses.
«À un moment donné, il faut se rendre compte que c’est notre démocratie qui est en jeu, rappelle Olivier D. Asselin, qui a toujours aimé le travail de Sidney Lumet et de Bertrand Blier. Surtout au Québec. C’est notre responsabilité de ne pas trahir notre histoire, l’ADN de notre identité qui est fondé en partie sur les énergies vertes, pour devenir complices du pire pétrole de la planète.»
Direct pour tous
Les sujets abordés dans Pipelines, pouvoir et démocratie ont peut-être été entrevus dans d’autres documentaires, mais son cinéaste a voulu éviter une approche intellectuelle, froide, didactique et pleine de statistiques pour se concentrer sur la force de ses personnages. Un traitement qui est à l’image du cinéma direct si caractéristique des années 1960. «C’est un film qui passe par le corps, assure Olivier D. Asselin. On suit des gens très réels dans toute leur complexité. C’est un film qui s’adresse à tout le monde et où les gens pourront se reconnaître. J’espère qu’il va faire jaser le monde dans les partys de Noël!»
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Pipelines, pouvoir et démocratie
En salle dès vendredi