Le roi du néo-prog se pointera chez nous demain avec de nouvelles compositions. L’occasion est belle pour s’entretenir avec le seul et unique Steven Wilson.
«À force d’écrire des albums conceptuels, il y a plusieurs morceaux que j’adore qui n’ont pu y trouver leur place et je voulais absolument les offrir aux fans», raconte au bout du fil Steven Wilson, joint en Grande-Bretagne.
Comme son nom l’indique, 4 ½ n’est pas le cinquième disque solo du chanteur, mais un intermède sur lequel on retrouve six mélodies issues de sessions différentes. Une excellente introduction à l’univers du musicien de 48 ans, qui a été membre de nombreux groupes, le plus connu étant évidemment Porcupine Tree.
«Je ne joue peut-être pas dans des arénas comme Muse, Radiohead ou Roger Waters, mais je crée dans mes spectacles des expériences immersives du même niveau.» -Steven Wilson
My Book of Regrets est une longue symphonie rock psychédélique de style Pink Floyd qui change régulièrement de genre musical, Happiness III aborde en apparence un registre pop plus classique avec cette voix aérienne qui rappelle Mercury Rev. Vermillioncore surprend par ses élans métal, et Don’t Hate Me offre une reprise plus lente et jazzée d’un classique de 1998.
Puis il y a Year of the Plague et Sunday Rain Set It, deux créations instrumentales qui auraient facilement leur place dans un film. «J’aimerais tellement écrire pour le cinéma! confie le guitariste. On ne me l’a pas encore demandé, mais c’est un souhait qui se trouve au sommet de ma liste d’ambitions qui ne se sont pas encore matérialisées. Participer à un projet comme Under the Skin, de Jonathan Glazer, qui est mon film préféré des 10 dernières années serait vraiment incroyable!»
En attendant que son rêve se réalise, celui qui adore découvrir de la nouvelle musique s’apprête à entamer une tournée mondiale au cours de laquelle il interprétera 4 ½ et son précédent opus, Hand. Cannot. Erase. qui traite de la solitude dans un monde envahi par la technologie.
«Un sujet qui est encore plus d’actualité maintenant qu’au moment où je l’ai écrit, note son auteur. C’est si aisé à une époque dominée par le terrorisme, la pédophilie et toutes ces choses qui font peur, de s’isoler et de ne plus connecter avec le monde extérieur. Tout évolue si vite autour de nous et qui sait comment cela va affecter la race humaine, les générations plus jeunes qui ne sauront plus communiquer autrement que par les messages textes et Facebook.»
Le porc-épic se terre
Steven Wilson est tellement impliqué dans ses albums solos qu’il a presque complètement délaissé son groupe culte Porcupine Tree, qui fêtera l’an prochain son 30e anniversaire.
«La formation n’est pas morte et on pourra sortir un jour un nouveau disque pour s’amuser, relève-t-il en entrevue. Mais je pense que j’ai fait le tour. Y retourner serait pour moi un massif pas en arrière sur plan créatif.»
Steven Wilson
Au Théâtre St-Denis mercredi à 20 h
Présentement disponible
