Culture

«Le livre de la jungle»: renaissance d’un classique

Étoiles ****

La beauté et la puissance du réalisme des images de synthèse du «Livre de la jungle» viennent placer le «remake» du film de Disney sur le même piédestal que le classique qui avait marqué tant d’enfances.

Car non, en cinéma il n’en faut pas plus pour être heureux! À l’opposé des paroles de Baloo, l’ours sympathique, les cinéphiles ont accès à un long-métrage qui repousse les barrières de la troisième dimension et des prouesses techniques.

Le «remake» confié à Jon Favreau est à voir en 3D. La technique qui se retrouve au sommet de son art apporte un tout nouvel éclairage à cette histoire qu’on connaît tous par cœur. Et on l’aime cette version!

3D
Il faut dire que le sujet de la jungle se prêtait très bien à l’utilisation du 3D. Entre les branches, les herbes hautes et les cascades, Mowgli (Neel Sethi) se balade dans un paysage complet et merveilleusement bien rendu.

Les scènes de batailles avec le tigre Shere Khan sont d’un grand dynamisme et l’action est enlevante, notamment lors de la scène finale. Les changements de focus entre les différents plans confèrent un réalisme incroyable à cet environnement inventé de toutes pièces.

Le tournage entièrement effectué dans les studios de Los Angeles révèle un jeune acteur qui a su faire fi des difficultés d’interprétation dues à l’absence de décor complet et de véritable interlocuteur.

Cet aspect du jeu d’acteur, qui peut être difficile pour plusieurs d’entre eux qui sonnent parfois faux dans de telles conditions, mérite d’être mentionné pour Neel Sethi. Le garçon incarne d’ailleurs ici son premier rôle principal dans un film.

Histoire
Le récit est presque fidèle à celui d’origine. «Le livre de la jungle» relate l’histoire du petit Mowgli qui a été élevé parmi une meute de loups alors qu’il avait été récupéré après la mort de son père par Bagheera, la sympathique et autoritaire panthère noire.

Son enfance jusqu’ici particulière, mais sans souci sera compromise par le désir de Shere Khan de le voir mourir. Au lieu de le livrer au tigre meurtrier, Raksha la louve lui montrera le chemin vers le village des hommes. Chemin qu’il entreprendra en compagnie de Bagheera.

Mais les obstacles se retrouvent nombreux sur leur chemin et le duo est contraint de se séparer. Mowgli fera alors la connaissance de l’hypnotique piton Kaa et du sympathique ours Baloo.

La remise à jour du classique inspiré du recueil de nouvelles de Rudyard Kipling est à caractère plutôt familial et non enfantin. Les membres de toute la famille y trouveront leur compte, de même que ceux qui souhaitent seulement renouer avec leurs souvenirs.

Voix
«Le livre de la jungle» bénéficie d’une distribution de maître pour les interprétations des animaux toutes issues des images de synthèse.

La version originale fait l’envie de bien des producteurs, avec Bill Murray (Baloo), Idris Elba (Shere Khan), Sir Ben Kingsley (Bagheera), Christopher Walken (Roi Louis), Scarlett Johansson (Kaa) et Lupita Nyong’o (Raksha).

Les cinéphiles québécois ne sont toutefois pas en reste avec un joli trio composé de Laurent Paquin (Baloo), Normand D’Amour (Roi Louie) et Ariane Moffat (Kaa). Leurs performances collent bien aux personnalités des personnages et apportent une belle couleur.

Chansons
Le remake du film de Disney a gardé deux chansons originales. Les acteurs s’élancent donc sur les rythmes d’«Il en faut peu pour être heureux» chantée par Baloo et «Être un homme comme vous» du Roi Louie.

Certains diront que ces deux interprétations calquées sur le film d’animation, quoique justes, détonnent un peu de l’histoire qui se veut plus réaliste. En effet, on décroche un peu à ces moments.

Mais quel plaisir de réentendre ces chansons qui ont marqué notre enfance et qui nous reviennent de temps en temps lorsqu’on est heureux! «Le livre de la jungle» c’est ça: renouer avec le côté heureux de nos jeunes jours remplis de magie, de fleurs, de paysages bucoliques et d’animaux qui parlent.

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