Étoiles: ***
Mettre en exergue le fait que les héros du nouvel opus de la franchise «S.O.S. Fantômes» datant de 1984 sont des femmes au lieu des hommes… c’est tellement 1980. Mais il faut croire que les questions de genre n’ont pas trop bougé depuis ce temps si on en croit le tremblement de terre qu’a causé le film.
Les commentaires misogynes qui ont affublé la toile depuis la sortie de la bande-annonce sur YouTube ont jeté une ombre sur la production de Sony Pictures qui met en vedette Melissa McCarthy, Kristen Wiig, Kate McKinnon et Leslie Jones.
La vidéo a cumulé le plus de mentions «je n’aime pas» depuis l’invention de la plateforme de diffusion, soit 952 117 en date du 18 juillet. Additionnez à cela les menaces de mort à l’endroit du réalisateur Paul Feig et il y a de quoi avoir la trouille.
Mais les nuages se sont rapidement dissipés vendredi dernier à la sortie de la superproduction estivale. «S.O.S. Fantômes» récolte de nombreuses critiques internationales positives et les cinéphiles font maintenant leur mea-culpa. Pourquoi? Parce que c’est bon. Un point c’est tout.
La rencontre
Les fantômes sont de retour à New York dans le troisième titre de la série culte qui mettait jadis en vedette Bill Murray, Dan Aykroyd, Ernie Hudson et Harold Ramis.
Erin Gilbert (Kristen Wiig), doctorante en physique de particules, voit son poste dans une prestigieuse université mis en péril à la suite de la parution d’un livre sur les phénomènes paranormaux.
Devant cette publication embêtante qui nuit à sa crédibilité scientifique, elle tente de convaincre sa coauteure Abby Yates (Melissa McCarthy) de retirer le bouquin du marché. Mais leur rencontre prend une tournure inattendue alors qu’elles mettent les pieds dans un manoir hanté en compagnie de Jillian Holtzmann (Kate McKinnon).
Le trio fait alors sa première rencontre paranormale, une apparition de type 4 de forme humaine, qu’elles filment. Le premier fantôme ne sera pas le dernier qu’elles apercevront. Débarquée en trombe dans leur nouveau bureau, Patty Tolan (Leslie Jones) les emmène dans le métro où elle vient d’apercevoir un ancien prisonnier fluorescent et volant.
Le quatuor découvrira que ces apparitions ne sont que les premières d’une série qui risque d’envahir la Grosse Pomme.
Chimie
Le succès du film est inévitablement dû à la chimie qui opère entre les quatre actrices. Leurs personnages sont complémentaires. Il y a Erin la scientifique rationnelle, Abby l’impulsive convaincue, Jullian la génie techno et Patty, la «normale» du groupe!
On aurait pu croire que Melissa McCarthy prendrait la plus grande place dans ce film qui marque une autre collaboration avec Feig («Espionne», «Un duo d’enfer»). Mais son jeu, toujours aussi physique, est balancé et appuie parfaitement celui de Kristen Wiig avec qui elle partageait également la vedette dans «Demoiselles d’honneur» réalisé aussi par Feig.
Mention spéciale à leur «faire-valoir» de secrétaire Kevin (Chris Hemsworth). Le beau (même très beau) mec qui fait fondre le cœur d’Erin s’avère un vrai idiot (même très idiot). Le scénario regorge de situations complètement absurdes provoquées par l’ignorance de Kevin.
Apparitions
«S.O.S. Fantômes» est parsemé d’apparitions éclairs intéressantes de plusieurs icônes des deux premiers volets. Ce n’est plus un secret, Bill Murray fait partie de la distribution pour quelques minutes dans le personnage de Martin Heiss.
Les cinéphiles retrouveront ainsi plusieurs clins d’œil des fantômes du passé comme le diabolique Bidendum Chamallow. Ce remaniement des personnages d’avant et des nouveaux font de «S.O.S. Fantômes» une belle continuité.
Produit entre autres par Dan Aykroyd, qui fait lui aussi une apparition à l’écran, le film reprend de plus l’essence de l’humour de la première génération. Avec des blagues plutôt bon enfant, le «blockbuster» est un très bon divertissement qui remplit bien sa mission.