Je me souviens fort bien de la journée du 20 janvier 2009. Le matin, j’avais assisté à un visionnement de presse au Cinéma du Parc. À cette époque, je me tapais à peu près tous les films qui allaient éventuellement prendre l’affiche. Les bons comme les plates. Habituellement, dès que les plafonniers se rallumaient, les yeux gros comme des trous de suce, je partais en courant pour rentrer chez moi au plus sacrant. Sauf ce midi-là. En sortant de la salle, je m’étais précipité au bar du rez-de-chaussée pour prendre un siège tout juste devant la télé. Pour rien au monde je n’aurais voulu rater une seule seconde de la cérémonie d’assermentation de Barack Obama. Tu sais, quand tu as l’impression que tu vas vivre un moment historique. Ben cette fois-là, c’était exactement le cas. Pour moi et pour tous les autres. La place était bondée. Et mystérieusement silencieuse.
Parce que, si l’événement suscitait un intérêt aussi rare qu’enthousiaste, tout le monde était un peu sur les nerfs en regardant le nouveau président et son épouse entreprendre une longue marche sur la Pennsylvania Avenue de Washington. Là, sous nos yeux, le moment tant attendu allait-il se transformer en film d’horreur? Qui sait? Un fou perdu dans la foule… Tout le monde y songeait, mais personne n’en parlait. Dans la place, ça chuchotait. Comme si on avait voulu laisser le mauvais sort roupillonner dans son coin. Finalement, tout s’était bien passé. Comme dans les contes de fées. Fiou et re-fiou.
Dans trois jours, un autre président des États-Unis sera assermenté. Sa dame l’accompagnera. C’est toujours comme ça. Encore une fois, je vais probablement regarder la chose en direct. Sûrement pas par enthousiasme. Juste parce qu’il le faut. Et que veux, veux pas, ça fera aussi partie de l’histoire. Y’a certains films qui nous tentent moins que d’autres.
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Parce qu’on est en 2017, comme dirait l’autre, c’est avec beaucoup de joie que j’ai appris que le Cirque Barnum & Bailey allait mettre fin à ses activités après 146 ans d’abus animaliers. Y’était plus que grandement temps.
Et puisque nous y sommes, je me demande ce qu’on attend pour annuler le rodéo qui est censé avoir lieu à la fin du mois d’août dans le Vieux-Port dans le cadre des fêtes du 375e anniversaire de Montréal. À moins que les responsables de la programmation aient envie d’essayer ce qu’on fait subir aux bêtes à l’occasion de ces événements? Faudrait leur demander…
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Vu à la TV : la nouvelle émission Deuxième chance, animée par Marina Orsini et Patrick Lagacé. De la très bonne télé. Divertissante et, si je puis m’exprimer ainsi, bienfaisante.
Pourtant, ce show aurait aisément pu basculer dans le pathos, à mi-chemin entre Les retrouvailles de Claire Lamarche et une autre séance d’autoflagellation du type «pardon mononcle». Or, ce n’est absolument pas le cas.
Détail qui n’est pas mince : les deux hôtes n’assistent pas aux réunions à la fin de l’émission, laissant ainsi toute la place aux participants. Voilà un exemple de réserve qui est rare de nos jours à la télé québécoise. Certains animateurs et autres chroniqueurs qu’on voit décidément beaucoup devraient en prendre note…