«Être payé pour sauver la planète, voilà un beau travail», lance Dominique Dodier, directrice générale d’EnviroCompétences, la branche d’Emploi Québec consacrée aux métiers de l’environnement.
Au Québec, pas moins de 150 000 personnes ont un travail qui est directement lié à l’environnement, et leur nombre ne cesse de croître. Si bien qu’on enregistre, depuis quatre ans, une augmentation de 70 % des emplois dans ce domaine. Et cette tendance devrait se maintenir, avec des croissances annuelles de l’emploi dans le secteur de l’environnement de 5 à 9 %.
Dominique Dodier explique que cette augmentation significative est bien sûr due à une plus grande conscience sociale relative aux enjeux environnementaux, mais aussi à une réglementation et à une législation plus strictes mises de l’avant ces dernières années.
«Les entreprises, les organismes et les individus ont besoin de changer leurs façons de faire», affirme Dominique Dodier.
Les effets que la politique sur l’eau potable, adoptée en 2002 au Québec, a eus sur les municipalités de la province illustrent clairement cette affirmation. Depuis, EnviroCompétences note que les techniciens en assainissement des eaux sont en très grande demande. Le taux de placement est pratiquement de 100 % pour ces techniciens.
Dominique Dodier souligne que les gouvernements et les municipalités ont un énorme pouvoir de création d’emploi dans le domaine de l’environnement. «Si demain on fait du compostage partout à Montréal, ça va créer beaucoup d’emplois», croit-elle.
Le directeur adjoint du Centre universitaire de formation en environnement (CUFE) de l’Université de Sherbrooke, Jean-François Comeau, souligne d’ailleurs que les organisations, les entreprises et les travailleurs ont encore mal évalué l’impact de ces réglementations sur le marché du travail. «La Bourse du carbone ainsi que la gestion de l’eau et des matières résiduelles sont des enjeux d’avenir. Cela crée toutes sortes de nouvelles perspectives», précise pour sa part Jean-François Comeau, qui ajoute que la crise financière n’a pas eu d’impact négatif sur les métiers de l’environnement.
En général, EnviroCompétences juge que les perspectives d’emploi dans le secteur de l’environnement sont excellentes. «L’économie verte n’est pas une mode. Tout le monde va vers cette économie», précise Dominique Dodier.
Quelques exemples de métiers verts
Plusieurs métiers professionnels, techniques ou universitaires touchent de près ou de loin à l’environnement. En tout, 111 programmes de formation liés à l’environnement sont offerts au Québec.
Conseiller en efficacité énergétique
Les entreprises, soucieuses de diminuer leurs coûts de production, ou de freiner l’augmentation des prix de l’énergie, optent de plus en plus pour des programmes d’efficacité énergétique. Les professionnels responsables de leur mise en œuvre doivent réduire l’empreinte environnementale des entreprises tout en diminuant les coûts de production, de transport, de chauffage et de climatisation. Ces emplois sont souvent réservés à des professionnels ayant un diplôme universitaire en environnement. À l’Université de Sherbrooke, ces étudiants sont qualifiés de «spécialistes appelés à être généralistes». Ces professionnels, qui proviennent de tous les milieux universitaires, se retrouvent souvent à être les seuls défenseurs de l’environnement au sein de leur entreprise.
Technicien en assainissement de l’eau
Les techniciens diplômés du cégep de Saint-Laurent en assainissement de l’eau, le seul programme au Québec donnant droit à la certification exigée pour le traitement de l’eau potable, se trouvent rapidement du travail. Isabelle Noël est enseignante et responsable des programmes en environnement et en assainissement de l’eau. «Tous nos étudiants ont une, deux ou trois possibilités d’emploi avant même d’avoir leur diplôme. Et plusieurs emplois ont une permanence à la clé», affirme Mme Noël, qui croit que la demande ira encore en augmentant au cours des prochaines années.
Technicien en restauration après sinistre
Ces techniciens viennent au secours des victimes de sinistre. Leur travail permet à ces personnes de retrouver une vie normale après qu’un incendie, une inondation ou une catastrophe naturelle a frappé. Il restaure les bâtiments, mais aussi les meubles et les biens du sinistré. Les inondations en Montérégie au printemps de 2011 ont révélé dernièrement toute l’importance de ces professionnels. Les techniciens en restauration après sinistre doivent avoir de bonnes connaissances environnementales afin d’utiliser les bonnes techniques. EnviroCompétences estime qu’il s’agit d’un des métiers de l’environnement offrant les meilleures perspectives d’emploi.
