Pour la première fois, l’éditeur de guides de voyage Le Petit Futé lance une publication consacrée au pays le plus difficile d’accès, sinon le plus secret, la Corée du Nord. «Toutes les destinations méritent une visite même si les conditions peuvent être difficiles, contraignantes, et le régime discutable», se justifie le Petit Futé.
«Se rendre sur place, c’est comparer ce que l’on nous dit dans les médias de tous les jours et la réalité. C’est vérifier les informations sur ce pays, nombreuses, mais souvent parasitées par des idées préconçues. Et c’est également voir que s’il y a tant et plus à critiquer en Corée du Nord, il y a aussi quelques bonnes surprises. Qui sait que les appartements de Pyongyang sont très nombreux à avoir des panneaux solaires, que l’on peut y voir de belles berlines allemandes ou des 4×4 américains dans les rues?», écrit le Petit Futé pour appuyer les raisons de son immersion dans un pays incarné par Kim Jong-un et ses relations diplomatiques médiatisées avec le président des États-Unis. Et d’ajouter «Aller en Corée du Nord vaut ainsi tous les documentaires et tous les ouvrages consacrés à ce pays, à condition de savoir ouvrir les yeux».
Voilà qui titillera assez la curiosité des voyageurs en mal de destinations en dehors des sentiers battus. Le Petit Futé s’est donc tenu à son travail habituel en n’émettant aucun jugement sur le pays et en conservant les présentations touristiques pour trait éditorial. L’éditeur a confié le projet à trois experts de la Corée du Nord, pour ce guide forcément atypique. Compte tenu du caractère exceptionnel de cette destination, le Petit Futé garde une place privilégiée aux conseils aux voyageurs lorsqu’il est nécessaire de le faire. On évitera par exemple de jeter un journal sur lequel apparaît le dirigeant du pays. «Impossible de garantir que personne ne vous écoute à votre insu, restez donc sérieux et ne critiquez rien, si ce n’est l’impérialisme américain!», conseille le Petit Futé à ceux qui ont prévu de passer des coups de fil depuis la Corée.
Par ailleurs, la publication rappelle qu’il est impossible de voyager seul en Corée du Nord et qu’un tel projet nécessite de se rapprocher d’un professionnel. On apprend ainsi que la solution la plus courante pour rejoindre Pyongyang consiste à passer par Pékin. On rallie la capitale nord-coréenne par le train ou l’avion. On peut tout à fait imaginer un court séjour à l’occasion d’un voyage en Chine.
Le Petit Futé n’est pas le premier guide touristique à évoquer la Corée du Nord. Lonely Planet avait intégré des itinéraires nord-coréens dans son guide complet sur la Corée.
À noter que le ministère des Affaires étrangères rappelle que la France n’entretient aucune relation diplomatique avec la Corée du Nord. Par conséquent, les visiteurs doivent s’adresser à l’ambassade de France en Chine s’ils ont besoin d’assistance sur place, «sous réserve des contraintes pouvant être imposées par les autorités nord-coréennes». Aussi, un visa est indispensable pour pénétrer sur le sol nord-coréen, à obtenir auprès de la Délégation générale de la République populaire démocratique de Corée. Si le séjour est supérieur à 24 heures, un enregistrement auprès du ministère des Affaires étrangères local doit être réalisé. Ce sont les hôtels qui se chargent en général de cette démarche.
La version numérique pourrait être utile puisque le Petit Futé prévient que la version papier sera saisie par les autorités nord-coréennes.