IDS-Verdun

Folie dans les épiceries: les grandes surfaces plus touchées

L'employé infecté à la COVID-19 a effectué son dernier quart de travail au Maxi de Lachine le 27 mars.

Face à la pandémie de la COVID-19, des résidents de Verdun se sont rués vers les épiceries du quartier. Il semblerait que les magasins de grandes surfaces soient plus touchés que les petites épiceries spécialisées.

Le fort achalandage a débuté mercredi chez le Maxi de la rue Wellington. «Jeudi c’était l’enfer», lance l’employé Samuel Vasiliauskas. Alors que le commerce avait reçu une commande de papier hygiénique hier, vendredi matin à 8h30 il n’y avait plus rien sur les tablettes ni en arrière-boutique.

Même scénario pour le Métro de la rue De L’Église. Il ne reste plus de papier hygiénique, mais l’épicerie attend deux commandes dans les prochains jours. «Le panier d’épicerie des gens est beaucoup plus gros. Ce n’est jamais achalandé comme cela un vendredi matin, je peux vous le garantir», témoigne l’employé Max Pigeon.

Le propriétaire de Chez Robin marché local ne craint pas de pénurie à court terme. Ce dernier remarque toutefois que les clients achètent davantage qu’à l’habitude.

«Il n’y a pas de folie ici, on est peut-être moins touché que les grandes surfaces. Il ne nous manque rien pour l’instant», affirme Robin Simon.

Être prévoyant

«On n’a pas nécessairement peur de manquer de quelque chose, mais durant la crise du verglas, [les commerçants] en ont profité pour augmenter les prix. Tout était devenu à un prix de fou», se rappelle le résident Lionel Thibert.

Lui et sa conjointe, Marguerite Bonkay, sont venus au Maxi de la rue Wellington spécialement pour faire quelques provisions.

Une femme qui désire taire son identité faisait des provisions au Métro de la rue De L’Église. «Il va manquer de provisions aussi dans les banques alimentaires. Ce n’est pas tout le monde qui a les moyens d’acheter [en plus grande quantité]», craint la dame âgée qui habite dans une habitation à loyer modique (HLM). 

Aucune pénurie

Vendredi midi, François Legault a confirmé lors d’une conférence de presse que malgré la pandémie du COVID-19, il n’y aurait «aucune pénurie de nourriture au Québec» et que les livraisons de denrées dans les épiceries se poursuivront normalement à travers la province. 

Le Conseil canadien du commerce de détail abonde dans le même sens.  «Les chaines ont commandé en fonction d’un achalandage normal, ce qui explique les tablettes vides. Elles seront remplies bientôt», assure le directeur des relations gouvernementales, Jean-François Belleau. 

Des comportements de consommation normaux doivent être maintenus. «On comprend que les gens veulent faire des réserves, mais il ne faut pas oublier que les quarantaines sont d’un maximum de 14 jours. On demande aux clients de différer leurs heures de visite des épiceries», mentionne-t-il.  

Angoisse

Le fait que le coronavirus soit imperceptible peut expliquer le vent de panique qui pousse les gens vers les magasins d’alimentation, selon le psychologue Pierre Faubert.

«C’est du jamais vu. Le verglas était visible alors qu’un virus, c’est sournois et invisible. Cela contribue à l’augmentation du sentiment d’angoisse chez les gens», mentionne-t-il.

M. Faubert déplore ce phénomène. «Ce n’est pas comme s’il y avait un missile nucléaire qui allait nous tomber sur la tête, indique-t-il. Les gens s’attendent à vivre isolés et par instinct de survie, ils vont s’acheter de la nourriture et papier de toilette. Cela répond à un besoin fondamental de se sentir en sécurité.»

Le psychologue recommande de prendre une pause pour retrouver ses repères. «Il faut prendre conscience que parfois comme être humain, on se comporte comme des moutons. Il faut prendre du recul », suggère Pierre Faubert.

Avec la collaboration de Annie Bourque et Éric Martel. 

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