Gerald Gauthier, emprisonné depuis plus de 30 ans pour le meurtre d’un directeur de pénitencier à Pointe-aux-Trembles, a droit à ses premières sorties sans escorte depuis une audience devant la Commission des libérations conditionnelles du Canada (CLCC) mercredi dernier.
L’homme aujourd’hui âgé de 72 ans a la permission de sortir de son établissement à sécurité minimale sans escorte une fois par mois durant huit heures le premier mois, puis 24 heures le mois suivant.
La CLCC lui a cependant refusé la libération conditionnelle, ainsi que la semi-liberté, comme elle l’a faite en 2007 et en 2014. Il bénéficiait déjà de permission de sortir avec escorte.
Cavale meurtrière
En 1982, Gérald Gauthier a été condamné à une peine à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans pour le meurtre au premier degré de J. L. R. Michel Roy, un directeur de pénitencier.
D’après les faits reconnus en cour, Gauthier, alors évadé de pénitencier, s’est rendu en compagnie de complices au domicile du directeur à Pointe-aux-Trembles le 7 février 1978 et l’a abattu de sept balles à la tête, parce que celui-ci avait retiré des privilèges aux détenus de l’Établissement Archambault, à Sainte-Anne-des-Plaines.
Au moment du crime, il était censé purger une peine de sept ans pour vols qualifiés depuis 1969.
En avril 1985, il a été reconnu coupable d’homicide involontaire et de tentative de meurtre à l’endroit de codétenus. Crimes pour lesquels il a été condamné à deux peines concurrentes de 10 ans de réclusion.
Cheminement
Des évaluations psychologiques ont montré des «composantes antisociales et narcissiques de la personnalité», de même que des facteurs associés à la psychopathie chez Gauthier. Cependant, les commissaires font aussi état d’«une capacité de résilience qui pourra [l’]épauler dans son cheminement».
Selon son agente de libération conditionnelle, le détenu a eu un comportement exemplaire lors de ses 35 sorties avec escorte. Selon ses intervenants, il s’est conscientisé face aux conséquences de ses actes et représente un faible risque d’évasion. Il occupe un poste de nettoyeur et quitte le périmètre du pénitencier tous les jours afin de s’y rendre.
«Au final, l’option d’un élargissement vers la communauté paraît une avenue envisageable, bien qu’elle devrait s’actualiser avec prudence, sans précipitation», notent les commissaires.