En attente de rénovations majeures depuis plusieurs années, deux complexes résidentiels à loyer abordable situés dans Rivière-des-Prairies doivent être achetés puis rénovés par l’Office municipal d’habitation de Montréal (OMHM). Cela permettra à l’organisme d’ajouter près d’une centaine de logements destinés aux familles à son parc immobilier.
Prochainement propriétaire des Habitations du Courant et du Quadrilatère, l’OMHM a publié deux appels d’offres pour des services d’architectures. Cela permettra d’évaluer plus précisément l’ampleur des travaux de rénovation à effectuer et le prix d’achat des immeubles. Ces derniers appartiennent pour le moment à la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL).
Les deux ensembles domiciliaires comptent 82 logements de trois chambres et 10 de quatre chambres destinés aux familles, une «rareté sur l’île de Montréal», explique Mathieu Vachon, directeur des communications de l’organisme public qui gère près de 21 000 habitations à loyer modique (HLM) dans la métropole
«C’est une excellente nouvelle puisque ces habitations pourraient accueillir entre 450 et 500 personnes, selon la taille des familles et l’âge des enfants», explique Jean-Christophe Bureau, responsable des services juridiques pour Infologis de l’est de l’Île de Montréal. Il ajoute toutefois que ces 92 logements représentent «une goutte d’eau face à la demande des foyers qui augmentera considérablement en 2021».
Pour le moment, près de 380 familles sont sur les listes d’attentes de l’OMHM dans le secteur de Rivière-des-Prairies – Pointe-aux-Trembles. «Mais cela ne compte pas toutes les autres familles qui sont dans la même situation, mais qui sont sur les listes d’autres organismes», précise M. Bureau.
Il rappelle également que les 12 000 logements sociaux promis d’ici 2021 par Valérie Plante seront «nettement insuffisants» pour répondre à la demande en matière de logement social». Près de 22 000 ménages sont actuellement en attente d’un HLM, ajoute-t-il.
D’importants travaux
L’objectif de l’OMHM est de commencer ces projets le plus rapidement possible afin de fournir les logements pour 2021. Si les contrats qui seront octroyés aux firmes d’architectures permettront de préciser les coûts, l’OMHM prévoit déjà débloquer près de 6,5M$ pour l’ensemble des travaux.
Une étude préliminaire réalisée en 2014 faisait état de la vétusté des bâtiments situés sur la rue André-Ampère: coquerelles, punaises, moisissures, cuisines dans un état «lamentable», etc. Un rapport publié cette même année chiffrait les travaux à plus de 800 000$. Six ans plus tard, à titre indicatif, l’OMHM avance dans son appel d’offres que les travaux pourraient coûter 3,5 fois plus cher.
Une autre analyse a également été réalisée en 2016, cette fois concernant le complexe résidentiel situé sur les rues Louis-Darveau, Gilbert-Barbier, Jacques-Rousseau et Marc-Aurèle Fortin. Celle-ci évaluait que des investissements de 2,2M$ étaient requis «au cours des cinq prochaines années» pour une remise en état de plusieurs composantes dans les immeubles. Aujourd’hui, ces rénovations sont estimées à plus de 3,6M$.
Les réfections pourraient forcer la relocalisation temporaire de locataires. «Nous le ferons dans le même respect que lorsque l’on réalise des travaux majeurs dans nos habitations HLM», affirme M. Vachon, ajoutant que les occupants qui le désirent auront toujours un droit de retour.
Ce sera la troisième fois que l’OMHM rachète des immeubles. En 2014 par exemple, la Maison du Père au centre-ville avait conclu une entente avec l’organisme public. Cela avait permis d’éviter que 56 logements sociaux se transforment en condominiums. En 2016, l’OMHM est devenu propriétaire d’un bâtiment situé dans Montréal-Nord, ajoutant ainsi 24 logements communautaires à son parc immobilier.