MOGADISCIO, Somalie — Des milliers de manifestants ont défilé mercredi dans les rues de Mogadiscio, dans la foulée de l’attaque terroriste la plus meurtrière de l’histoire de la Somalie.
L’attentat au camion piégé perpétré samedi a fait plus de 300 morts et 400 blessés. Des dizaines de personnes manquent aussi toujours à l’appel. Deux suspects ont été arrêtés.
Portant des bandeaux rouges, la foule composée essentiellement de jeunes hommes et de jeunes femmes a marché à l’appel du maire Thabit Abdi, qui leur avait demandé «de libérer cette ville inondée de tombes». Certains estiment que cette attaque est le «11 septembre» de la Somalie et se demandent pourquoi elle ne retient pas autant l’attention de la communauté internationale que les attentats perpétrés par des extrémistes ailleurs.
Tout ne s’est toutefois pas déroulé dans le calme. Au moins trois personnes, dont une femme enceinte, ont été blessées quand les forces de sécurité ont tiré des coups de semonce pour disperser la foule. Un porte-parole de la police a dit que les coups de feu ont été tirés par des policiers et des soldats de l’Union africaine.
Le gouvernement de la Somalie attribue l’attaque de samedi au groupe djihadiste Al-Shabbab, mais ce dernier se fait très discret — possiblement parce qu’il n’ose pas revendiquer la mort d’autant de civils.
Le premier suspect est un dirigeant qui aurait ordonné aux soldats de laisser passer le camion piégé, à bord duquel était caché une bombe de 600 ou 800 kilogrammes. Le deuxième suspect est le conducteur d’une minifourgonnette qui accompagnait le camion, et qui a elle aussi explosé après avoir été interceptée par des soldats.
Les responsables croient que le conducteur du camion espérait rejoindre le secteur de l’aéroport international de Mogadiscio, où se trouvent aussi plusieurs ambassades étrangères.